Nietzsche
Bling-Bling !Que n’a-t-on dit pour fustiger les outrances de Notre-Président avec sa Rolex, avec le yacht de ses amis, avec la propriété de sa femme…
Il est temps que quelqu’un se lève pour faire l’éloge du luxe.
Je veux bien m’y coller aujourd’hui mais je voudrais que d’autres prennent la suite, parce que demain j’aurai sans doute mieux à faire.
En fait je vais faire appel (comme souvent) à Nietzsche, le philosophe de la dépense insouciante, de l’inconscience romantique.
Le luxe est mal perçu parce qu’on le prend pour une manifestation d’un orgueil puéril, du genre : « Dis, tu l’as vu mon gros 4x4 ? » Ou alors on croit qu’il permet à des individus mal pourvus par la nature de se redresser et de parader. Les vestes d’alpaga, les chemises de soie, … la Rolex : ça sert à ça.
Bien sûr, le luxe est ça. Mais il peut aussi comme nous le signale Nietzsche être le triomphe permanent sur tous ceux qui sont pauvres, arriérés, impuissants, malades, inassouvis.
Comment cela ? En étant dépense gratuite, gaspillage de ressources ? Oui, mais à condition qu’il s’agisse là d’une dynamique du désir, d’une effervescence liée à la jouissance.
Pour Nietzsche, il y a une forme orgasmique du luxe.
Oui, mais alors : pourquoi avoir besoin du luxe pour vibrer comme ça ? Après tout, nous avons à notre disposition des organes faits exprès pour la jouissance, qui ne coûtent rien à utiliser, et qui sont toujours là, disponibles.
On pourrait donc renverser la formule de Nietzsche, et suggérer que les hommes vraiment puissants considèrent le luxe comme la béquille des faiblards, le Viagra dont les hommes ordinaires ont besoin pour se sentir extraordinaires ?
Peut-être. Mais peut-être pas : supposez que le luxe vienne ajouter de la jouissance à celle que la nature vous permet d’atteindre ? Quoique vous fassiez pour jouir de la vie (boire un verre de vin rosé bien frais ; lutiner une jeune fille ; jouer de la guitare…), imaginez que vous avez le choix entre le faire dans une cour de ferme ou bien au bord de la piscine d’un yacht de 50 mètres.
Essayez ça, et puis venez nous dire le résultat.
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