On aime les filles pour ce qu'elles sont, et les fils pour ce qu'ils promettent d'être.
Goethe – Poésie et vérité
Voilà une forte parole, de celles qui font dire : « Oui, c’est bien sûr, ça. Voilà qui explique pas mal de choses concernant le caractère des garçons et des filles. »
Et bien sûr, c’est peut-être de la psychologie de bazar, mais ça reste crédible – malgré les siècles qui se sont écoulés depuis que Goethe a écrit ça.
Tentons quand même d’en savoir un peu plus.
A l’époque de Goethe, les garçons étaient « missionnés » pour être les héritiers de leur père, donc on les considérait bien pour ce qu’ils seraient plus tard. Mais les filles avaient à être ce qu’elles allaient être de toute façon, c'est-à-dire des « ventres », ou si vous préférez des génitrices. Pour elle, la nature suffisait amplement à définir leur rôle, et il n’était donc nul besoin de les éduquer au-delà de ce que les rigueurs de la morale et de la fidélité conjugale exigeaient.
La religion, la nature et la société concourraient toutes à former des hommes-chefs, et des femmes-sujets.
Aujourd’hui, dans bien des pays, les rôles respectifs des hommes et des femmes sont restés immuablement identiques. Par contre, chez nous, bien des choses ont changé – oui, mais pas tout !
- Le contraception a permis à la femme de gouverner sa propre fécondité. C’est d’ailleurs ça qui a ouvert une brèche dans la société d’autre fois. Non seulement la sexualité est déconnectée de la fécondité qui seule pouvait la sacraliser ; mais encore – et surtout – les hommes ne sont plus en mesure de contraindre les femmes à faire des enfants si elles n’en veulent point. Par contre, est restée la liberté laissée aux files de vivre leur vie avec leurs sentiments et leur sensibilité.
Donc : elles ont gagné au changement ; mais elles ont aussi gagné à la conservation d’une part de la tradition.
- On l’a compris déjà : les garçons ne sont plus aujourd’hui des héritiers, parce que le monde dans le quel ils vont vivre n’est plus celui dans le quel leur papa a vécu.
En revanche, ils restent inhibés par l’obligation qui leur est faite de devenir des Hommes, c'est-à-dire de coïncider à un ensemble de valeurs et de vertus qui restent pour beaucoup des idéaux inaccessibles. Tu seras un homme, mon fils… Terrible injonction !
Ça fait des petits garçons qui font pipi au lit.
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