Monday, March 17, 2014

Citation du 18 mars 2014



Je le supris [Reverdy] habillé comme un milord, dans une boîte de nuit (...), s'écoutant parler de poésie, se prenant pour le nombril du monde, pontifiant.
Cendrars – Bourlinguer (1948)
Au-dessous du nombril, il n'y a ni religion ni vérité.
Proverbe italien

On considère généralement le nombril comme symbolisant le centre : celui du monde, ou plus modestement, celui de l’homme.
Toutefois, si on passe du symbole à la réalité, on peut se demander : le nombril est-il le centre du corps de l’homme ? Même si on ne prend pas ce centre pour une origine liée à la naissance (1), cette certitude était étayée par une étude de Vitruve, dont voici l’analyse : « Vitruve, architecte de la Rome impériale, était convaincu qu’un homme se tenant bras et jambes écartées s’inscrit parfaitement dans un cercle et un carré, soit les figures géométriques parfaites ; dans un cas comme dans l’autre, selon celui-ci, le centre du corps ne peut être que le nombril. »
Ce que Leonard de Vinci voulut vérifier en traçant ce célèbre dessin :


Leonard de Vinci – L’homme selon Vitruve
« Or en dessinant "l'homme de Vitruve", l'un des dessins les plus célèbres du monde, Léonard de Vinci prouve que la figure humaine peut, certes, s'inscrire dans un cercle comme dans un carré, mais seulement à condition que les deux formes ne soient pas concentriques, car le centre du corps varie selon les cas de figure : c'est bien le nombril pour le cercle, mais il se situe au niveau du pubis pour le carré » (A lire ici)
Voilà : malgré toutes les imprécations que je vais m’attirer, je dois souligner ce fait : l’homme a deux centres, l’un qui est en effet le nombril ; et l’autre qui est le pubis – avec tout le bazar qui s’y trouve.
Est une raison pour dire : « Au-dessous du nombril, il n'y a ni religion ni vérité. » ?
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(1) Pour mémoire, chez Platon le nombril provient non de la naissance, mais de la cicatrice laissée par la coupure qui a séparé les androgynes en deux êtres différents (Banquet, texte à lire ici)

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