Je stipule
dit le fou / que les grelots de ma mule / seront des grelots de houx.
Mais, quand
on appela le menuisier, / Il n’avait que du merisier.
Maurice Fombeure – A dos d’oiseau
--> Dans 10 mois,
les élections : nous voici déjà en période pré-électorale ; bientôt
les promesses des futurs candidats vont enfler jusqu’à devenir
description de l’avenir radieux.
Et à chaque
fois, c’est la même chose : on est tellement indignés du sort qui nous est
fait qu’on prête oreille complaisante et on vote … comme un seul homme pour le
candidat le plus charmant. Voyez les électeurs britanniques : ils nous
offrent le spectacle affligeant de celui qui aurait voté en rêve et qui se
réveille groggy par la réalité qu’il trouve au petit matin.
o-o-o
Moi, je
dis : écoutez le poète ! Voyez dans ce petit poème de Maurice
Fombeure, que vous avez peut-être appris en récitation étant petit, comment, face à la ridicule autorité de ceux qui ne font rien, la tranquille réalité est
dévoilée par l’artisan – celui qui fait.
— Je stipule
dit le roi,
que les
grelots de ma mule
seront des
grelots de bois.
— Je stipule
dit la reine
que les
grelots de ma mule
seront des
grelots de frêne.
— Je stipule
dit le dauphin
que les
grelots de ma mule
seront en
cœur de sapin.
— Je stipule
dit l’infante élégante
que les
grelots de ma mule
seront fait
de palissandre.
— Je stipule
dit le fou
que les
grelots de ma mule
seront des
grelots de houx.
Mais, quand
on appela le menuisier,
Il n’avait
que du merisier.
Maurice Fombeure,
A dos d’oiseau
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