L'histoire du commerce est celle de la communication des
peuples.
Montesquieu
Commerce – Subst. masc.
1.
Relations sociales, amicales ou affectives entre plusieurs personnes.
2.
Activité, profession de celui qui achète et revend dans un but lucratif.
Commerce :
les ambiguïtés de sens de ce terme ne sont peut-être plus perceptibles
aujourd’hui où le commerce est toujours entendu comme « activité des commerçants » et
jamais comme « relations
sociales » ; mais au 18ème siècle elles étaient fort
perceptibles et souvent les auteurs jouaient dessus.
Mais justement, il peut se faire que le double sens d’un
terme en produise un troisième qui suppose qu’on ne sépare pas les deux autres :
le commerce au sens d’activité commerciale serait aussi la condition de bonnes
relations sociales ; c’est du moins ce que pensait Montesquieu et un peu
plus tard, Kant faisait du commerce international la base de son projet de paix perpétuelle (voir ici).
S’il y a un point inattaquable, c’est bien celui là :
le commerce doit être entendu comme un pont qui relie les sociétés et non comme
un ferment d’agression qui les incite à se murer derrière des remparts. Et même
la poursuite d’intérêts égoïstes qui anime le commerce ne saurait convenir,
puisqu’il faut bien que je protège aussi le bénéfice de mon client si je veux
qu’il soit solvable.
--> Dès lors qu’on a, comme Kant, tranché la
question de la paix perpétuelle, il faut encore se demander pourquoi les hommes continuent à se faire la guerre
alors que c’est si contraire à l’intérêt de tous, y compris à celui du
vainqueur ? Toute victoire serait-elle donc une victoire « à la Pyrrhus » ?
En fait il peut y avoir deux situations :
- l’une qui
relève de l’annexion : on veut détruire l’adversaire en tant qu’entité
individuelle afin de s’emparer de ses biens. La guerre suppose qu’on puisse
préserver les biens de l’adversaire pour en faire sa propriété. Mais bien sûr
on compte trouver ailleurs d’autres partenaires commerciaux.
- l’autre
qui relève de l’idéologie. Dans ce cas la réalité économique est reléguée au
second plan, au profit de la diffusion d’une religion ou d’une conception
historique. Et là – c’est vrai qu’il n’y a pas de place pour autrui.
Rappelez-vous la chanson de John Lennon, énumérant les
conditions d’un monde sans violence : sans religion, sans nation, sans
propriété. (1)
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(1) Imagine there's no
heaven, (Imagine qu'il n'y a aucun Paradis,)
It's
easy if you try, (C'est facile si tu essaies,)
No
hell below us, (Aucun enfer en-dessous de nous,)
Above
us only sky, (Au dessus de nous, seulement le ciel,)
Imagine
all the people, (Imagine tous les gens,)
Living
for today... (Vivant pour aujourd'hui...)
1 comment:
E X C E L L E N T !!! :D
Et tombant à pic à l'heure où j'ai lu ces lignes admirablement (une fois n'est pas coutume) limpides et enchanteresses !!!! :-)
Merci,
Amicalement
Yasmine Djelfaoui
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