C'est parce qu'on est fêlés qu'on laisse passer la lumière
Message
privé (Libé du 19 août)
Il y a des formules qui, pour être anonymes, n’en sont pas
moins intéressantes. Celle-ci, par exemple :
- D’abord
il y a le jeu sur le sens du mot fêlure,
considérée non comme une fragilité d’ordre psychologique (c’est le fou qui est
un peu fêlé) mais comme une faille laissant filtrer la lumière.
- Avec
cela, vient l’idée que ce qui constitue un rempart contre les agressions
extérieures est en même temps une limite que les idées les plus lumineuses ne
parviennent pas à franchir. Ainsi des dictatures qui isolent les écrivains et
les chercheurs, censurent leurs publications, empêchant les idées nouvelles de venir bouillonner à
l’intérieur du pays.
Du coup se trouve
suggérée cette idée : la liberté est un grain de folie qui, au lieu de
gâcher l’esprit le libère et l’ouvre à des inventions merveilleuses. Oui, la
norme du pouvoir est ce qui emprisonne derrière les barrières présentées comme
rationnelles. Car pour gouverner l’esprit des hommes, il ne suffit pas
d’employer la force. Il faut encore dénaturer leur intelligence au point de
leur faire admettre que les idées favorables au tyran sont les seules qui
soient rationnelles et donc réelles. Voyez comment on a interné en hôpital
psychiatrique les intellectuels en URSS. Voyez la place accordée dans les
prisons du régime aux journalistes dans la Turquie d’Erdogan.
Occasion de rappeler que l’Eloge de la folie est une œuvre du 16ème siècle
d’Erasme, humaniste en lutte contre le dogmatisme et le fanatisme.
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