Thursday, August 31, 2017

Citation du 31 aout 2017

Clarté du français.
Qui sait si cette clarté n'est point due à la diversité des races en présence sur notre sol. Une population mêlée formerait pour s'entendre un langage moyen. Inverse de Babel. Chez nous Latins et Germains et Celtes.
Paul Valéry – Cahiers (Langage)
Le globish (mot-valise combinant global, « planétaire », et English, « anglais ») est une version simplifiée de l'anglais n'utilisant que les mots et les expressions les plus communs de cette langue. C'est le jargon utilisé par des locuteurs de diverses autres langues quand ils veulent communiquer en anglais.
Art. Wiki.
« Parfois appelée aussi broken English (« anglais hésitant », « mauvais anglais ») ou « anglais d'aéroport », cette langue n'a rien de formalisé, elle se construit spontanément par la pratique. Il est donc difficile de déterminer si tel ou tel exemple d'anglais est du globish ou non. », poursuit Wiki, signalant au passage que cette forme d’anglais n’est surtout pas à recommander, qu’il s’agit d’un anglais « hésitant » voire même  « mauvais ». Même en admettant que le globish soit parfois considéré comme un anglais certes basique, mais suffisant pour soutenir la communication entre hommes de toute nationalité, il n’en reste pas moins qu’on a là une tout autre vision que celle proposée par Valéry.

En effet, suivant Valéry il faudrait se féliciter d’un usage spontané et créolisant de la langue française, comme si une épure de la langue devait en résulter, les différents usages rabotant les ornements baroques dus aux raffinements de la cour de Louis XIV. Un peu comme lorsque des étrangers apprenant difficilement notre langue nous interpellent sur des irrégularités de l’orthographe ou de la grammaire, et qui nous demandent pourquoi donc conservons-nous ces particularités ? Pourquoi disons-nous que « nos genoux sont mous » et non que nos « genous sont mous » ? Après tout n’ont-ils pas eux aussi le droit à la parole en tant qu’usagers de la langue ? Et qu’est-ce donc qu’une langue sinon ce qu’en font ceux qui la parlent ? N’y a-t-il pas un peu de ridicule à légiférer dans le langage ? Je sais bien que le 17ème siècle a connu d’un coté les précieux et leur langage orné et de l’autre l’Académie française qui se chargeait de dire quel était le bon usage (sous-entendu : celui de la Cour) ; mais notre époque qui voit triompher le libéralisme devrait aussi déréguler la langue.

(Sur le parler urbain, voir ici)

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