Un grand peuple sans âme est une vaste foule.
Lamartine
– Premières méditations
Une amie me disait récemment : « Tout le monde
parle du peuple comme si chacun le rencontrait chaque matin au coin de la rue.
Mais enfin, le peuple, moi je ne sais pas ce que c’est. Tu le sais,
toi ? »
Ouvrons le dictionnaire :
« Peuple – Subst.
masc.
Etymologie
: du latin populus.
Sens
1 :
Un
peuple est une communauté vivant sur un même territoire ou, par extension, unie
par des caractéristiques communes comme la culture, les mœurs, la langue...
Sens
2 :
Le
peuple est l'ensemble des citoyens d'un Etat ou des personnes constituant une
nation, par rapport aux gouvernants et en référence aux principes de
citoyenneté. Exemple : "Le peuple souverain".
Sens
3 :
Le
peuple désigne l'ensemble des citoyens de condition modeste ou humble, par
opposition aux groupes ou classes privilégiées par la naissance (Noblesse), par
la fortune, la culture, l'éducation... » (Source La Toupie. Lire ici)
Une question est de savoir si l’appartenance à un peuple est
un fait de volonté (d’assentiment) ou bien si c’est le simple fait de naitre
ici où là, de parents eux-mêmes liés à telle communauté. On naitrait français
en vertu de la Constitution, comme le marocain nait musulman. À l’opposé il y a
la nation à la quelle selon Péguy n’appartiennent que ceux qui adhèrent
librement et volontairement à ses idéaux. La question posée par mon amie ne
serait alors pas pertinente : hors de question de rencontrer le peuple au
coin de la rue.
Du coup, certains diront : « Mais enfin, c’est au
fond de toi-même que tu rencontres le peuple. C’est là, dans le tréfonds de ta
conscience que germent les choix et les devoirs qui sont le produit de ces
valeurs auxquelles tu adhères sans même y penser, parce que tu est français et
non ***» (mettez la nationalité qui vous convient).
Oui… A ce compte-là, il est probable qu’on verra le peuple
rétrécir comme peau ce chagrin : mes compatriotes, au fond de mon cœur,
ils ne seront pas beaucoup à trouver place, du moins si je les sélectionne
selon mes critères (ne me demandez pas les quels, demandez-vous plutôt si c’est
vrai pour vous).
Si tout être humain, quelque soit son Dieu, quelle que soit
la façon dont il traites les femmes ou les autres races est pour vous un frère,
alors oui, il va falloir beaucoup de place – et vous en avez, c’est sûr. Mais,
est-ce le cas ?
Mais rappelez-vous la blague (de Coluche ?) qui faisait
rire (un peu « jaune » il est vrai) dans les années 80 :
- Je veux bien que Mouloud y soit mon frère. Ah ! Mais pas mon beau-frère !
- Je veux bien que Mouloud y soit mon frère. Ah ! Mais pas mon beau-frère !
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