Les oiseaux ne laissent qu'un chant éphémère; l'homme passe, mais sa renommée survit.
Proverbes chinois
La renommée… Comme les chinois, les grecs pensaient que c’était là la seule immortalité qui vaille. Survivre dans la mémoire des générations futures : voilà ce qui peut nous sauver de notre condition d’être mortel, beaucoup plus que la survie de l’âme dans les ténèbres du royaume des morts.
Seulement, voilà : la renommée, nous ne la contrôlons pas. Non seulement nous ne sommes pas sûr d’y avoir accès (se rappeler des efforts de François Mitterrand pour laisser une trace inaltérable dans le marbre de l’histoire..), mais encore, nous ne sommes pas sûr de laisser la trace que nous aurions voulu si nous l’avions choisie.
L’exemple déjà cité ici est celui de Cambronne (cf. message du 12 février 2007) : croyez-vous que le « mot de Cambronne » soit le plus glorieux souvenir que nous puissions avoir d’un brave général luttant héroïquement pour sa patrie ?
Et Bourdaloue, ça vous dit quelques chose ? Si vous êtes familier des Lettres de madame de Sévigné, vous savez combien ses sermons brillants et théâtralement déclamés produisaient d’émois auprès des dévotes - sinon voir ceci. Ces femmes, bloquées dans l’Eglise tout le temps de ces interminables prêches, utilisaient un urinoir caché sous leurs amples robes pour éviter l’inconfort de la rétention. Cet accessoire fut appelé « Bourdaloue » et le nom lui en est resté (1). Les sermons du jésuite sont oubliés ; si le nom de Bourdaloue est resté familier, c’est auprès des collectionneurs de pots de chambre (oui, ça existe).
(1) Vous trouverez l’image de l’objet en suivant le lien. (n’hésitez pas à vagabonder dans ces désopilantes listes en cliquant ici)
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