Saturday, February 24, 2007

Citation du 26 février 2007

Ce n'est pas les médecins qui nous manquent, mais la médecine.

Montesquieu - Mes Pensées

Formule type pour fabriquer des Pensées sur ce modèle : ce ne sont pas "les XXX" qui nous manquent, mais la "XXX". Exemple : ce ne sont pas les politiciens qui nous manquent, mais la politique.

Mais quand même, ça marche mieux avec les médecins, vous ne croyez pas ?

Rappelons-nous en effet qu’au XVIIIème siècle la médecine est une science très en retard sur d’autres (y compris la chimie), et que ça commence à se savoir. Déjà, Descartes un siècle plus tôt (Discours de la méthode - 1637) déclarait que la médecine était la science dont le développement importait le plus pour le bien des hommes ; et quand, mourant (d’une pneumonie) le médecin de la reine Christine frappa à sa porte, il lui fit répondre que, tant qu’à faire de mourir, il mourrait plus heureux de ne pas l’avoir vu. Sur ce il se soigna avec du vin chaud et il mourut comme chacun sait.

Mais je crois que le plus utile à noter ici c’est que, quelque soient ses échecs, dans toute société la médecine a eu sa place : partout elle a été l’objet de recherches ; dans tous les cas et de tous les temps les hommes ont cherché à soigner leurs maladies. Que les médecins aient été d’abord des prêtres ou des sorciers (ce qu’ils sont peut-être encore dans une certaine mesure) ne fait que vérifier ce propos. Et si les Blancs ont impressionnés les Indigènes partout où ils débarquaient, c’est parce qu’ils guérissaient ceux que leurs sorciers laissaient mourir.

Alors, en effet, la formule de Montesquieu, ça marche bien mieux avec la médecine qu’avec la politique. Nous avons des politiciens, d’ailleurs nous les payons pour faire ce « métier », ce qui suppose que nous croyons en leur efficacité. Mais en même temps, la politique, nous n’y croyons plus : elle ne nous manque même pas, au point qu’après nous être battus pour le droit de vote, nous n’allons même plus voter. Ou que nous votons pour les présidentielles et puis nous nous étonnons d’avoir encore à voter pour les législatives (1) : le chef de l’exécutif, il pourrait bien se débrouiller sans nous !


(1) Vous avez remarqué ? Qui donc parle des législatives aujourd’hui ? Pourtant elles auront lieu quelques semaines seulement après les présidentielles, et elles sont déjà l’enjeu de tractations entre les partis. Et nous les citoyens, est-ce que nous protestons contre ces marchandages (du genre : « Je te laisse l’Indre et Loire, mais tu m’abandonnes la Lozère et la Creuse ») ?


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