La garde meurt mais ne se rend pas!
…..Merde !
Cambronne - Waterloo 18 juin 1815
Les « gros mots », comment ça marche ?
Si vous voulez l’histoire du « mot de Cambronne », cliquez ici. Si vous vous étonnez de l’usage de ce mot comme réponse impatientée aux anglais, réfléchissons ensemble.
Ici, pas de difficultés : il s’agit d’un terme dépréciatif parce qu’il est lié aux fonctions inférieures et donc impures du corps humain : en l’occurrence, la défécation. D’ailleurs, les anglo-saxons emploient pour désigner ce que nous appelons les gros mots, l’expression « dirty words » (1). Vous avez d’ailleurs peut-être remarqué dans les B.D. américaine d’autre fois, que la maman lave au savon la bouche de l’enfant qui vient de dire un mot « sale ». Le mot de Cambronne entre bien dans cette catégorie.
Mais il y a encore une difficulté. Supposez que Cambronne ait été béarnais ou quelque chose comme ça. Il eut traité des Anglais de « couillons », sans aucun doute. Comment ce mot, qui désigne originairement cette partie de l’anatomie virile dont les hommes sont si fiers, peut-il être dépréciatif ? Comment celui qui « en a » serait-il un pauvre type, incapable et crétin ? Réfléchissez un peu…
… Ça y est ? Vous donnez votre langue au chat ? Eh bien justement, considérez l’acte sexuel : du côté du mâle, vous avez l’organe de la génération (délicieux vocable…) qui s’active glorieusement, et puis deux espèces de pompons qui restent dehors à ballotter ridiculement : ce sont eux.
Donc, deux axes pour définir le champ sémantique du gros mot : le pur et l’impur d’une part. L’actif et le passif d’autre part. (2)
Foutre ! C’est beau la science. (3)
(1) Voir message du 9 mai 2006
(2) Je n’aborde pas ici cette catégorie de jurons que sont les blasphèmes (Sacré nom de Dieu !) qui sont situés sur un autre axe qui va du sacré au profane.
(3) Foutre : autre « gros mot » à valeur historique. Voir la formule de Hébert, en frontispice du Père Duchesne, le journal des Sans-Culottes : « Je suis le véritable père Duchesne, foutre »
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