Le bonheur, c'est de continuer à désirer ce qu'on possède.
Saint Augustin
Spécial testing.
Voilà l’occasion de tester votre blog favori : comparez ce Post à celui-ci également consacré au commentaire de cette citation.
Je considère en effet que cette interprétation et qui consiste à dire : « la phrase de saint-Augustin est une invitation au renoncement, puisqu’on va du coup cesser de désirer toujours plus », n’affronte pas le cas des perversions. Comment Augustin pourrait-il dire à l’homme lubrique : « Mon cher, continue à désirer la cochonne que tu possèdes déjà. Tu seras heureux à condition de ne pas convoiter celle de ton voisin »…
Non, croyez-moi : la formule d’Augustin va sûrement beaucoup plus loin.
- Il s’agit sans doute de nous inviter à désirer ce qu’on ne peut aucunement posséder pleinement. Car c’est dans ce cas que je peux désirer encore et encore ce que je possède déjà. L’idée est qu’il faut distinguer entre la possession qui désigne ce dont on a la libre disposition, et la possession comme consommation. Je peux encore désirer jouir d’une belle voiture, par exemple en la conduisant, alors même qu’elle est déjà dans mon garage (1).
Bien entendu, Augustin nous parle sans doute plutôt des jouissances de la foi :
« Je ne peux prétendre Te posséder, mon Dieu ; mais au moins fais que je jouisse encore et toujours de la joie de Te rencontrer dans ma foi ! »
Jesus, bleibet meine freude. (2)
--------------------------------
(1) On appréciera sans doute ma subtile variation sur l’objet du désir : je quitte la cochonne pour la Ferrari. La classe.
(2) On aura reconnu le choral de la cantate de Bach Herz und Mund und Tat und Leben BWV 147.
Je vous propose cette version, qui n’est sans doute pas la meilleure, mais qui vous propose le déroulé de la partition au fur et à mesure de l’exécution. Le karaoké du 18ème siècle : super !
No comments:
Post a Comment