L’enfer des femmes, c’est la vieillesse.
La Rochefoucauld – Maximes
Les trois âges de la femme – Klimt 1905
La vieillesse c’est l’enfer des femmes – pas des hommes ?
Je me suis bien des fois posé la question : pourquoi déprécie-t-on à ce point la vieille femme ?
Les hommes, bien sûr qu’on se moque d’eux quand ils sont vieux : ce sont les Tamalou (1), ou bien ils ont une calvitie, ou bien leur prostate ressemble à une vieille éponge, ou bien quand ils ont pris du Viagra ils ne se rappellent même plus à quoi ça sert…
Oui, mais ce sont aussi des vieux sages, ils ont cultivé l’art d’être grand père, ils ont accumulé une expérience qui – quand ils ne radotent pas – peut encore passionner les plus jeunes.
Les grands-mères, quant à elles, que savent-elles faire à part les confitures?
Pour comprendre les raisons d’une telle différence, j’ai scruté le tableau de Klimt : Les trois âges de la femme.
La vieille femme, nue et qui montre un corps ravagé, pleure dans ses mains. Triste. Pourquoi ? Parce que son corps avachi contraste cruellement avec la beauté de la jeune femme et avec l’éclat de sa peau – éclat qu’elle partage avec l’enfant ?
Sans doute – mais pas seulement. Car ce qu’on remarque surtout c’est que la femme-enfant figure dans les bras de la femme adulte, qui est donc une mère. Chez la femme, l’enfant fait couple avec la mère, on dirait même qu’ici il est simplement le moyen pour la femme de réaliser son essence maternelle.
La vieille femme n’est plus en âge d’enfanter. Elle est moins que sa fille devenue adulte. Qu’on se rappelle la jalousie de la marâtre de Blanche-Neige. On nous dit qu’elle jalouse la beauté de la jeune princesse. Mais on pourrait aussi dire qu’elle assiste à l’éclosion d’une femme en état de procréer alors qu’elle est devenue stérile. Stérile : le mot est lâché. La cruauté de la vieillesse chez la femme c’est la stérilité, alors que l’homme devenu vieux a encore la capacité de procréer.
Dire que la vieillesse est l’enfer de la femme, c’est donc épouser les thèses néo-darwiniennes qui soutiennent que le but de tout être vivant est de transmettre ses gènes à ses descendants.
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(1) Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce terme n’a pas été inventé pour les besoins d’une pub. Il remonte à bien plus loin dans le passé, la prime de l’ancienneté dans l’usage de ce terme devant sans doute être accordée à Françoise Hardy qui chantait les Tamalou déjà en 1981 – ça ne nous rajeunit pas…
3 comments:
bonne vieillesse !
c'est dommage que cette société si évoluée, coupe dans les meurses les liens des grand mère avec leur petit enfant, surtout si elle est une artiste, c'est une très mauvais modéle identificatoire, pour un "...." rationlionel
heureusement d'autres sociétés vous redonnent votre non de grand mères et d'abuelita..
et c'est bien d'habitée à paris car nous somme au cœur d'un tel mélange , que chacun peut trouver une belle représentation de sa place dans les représentations ancestrales du "vieux"
je vous embrasse beau jour
le soleil pointe c'est délicieux
Oui, et pourtant et pourtant,l'amour est aveugle ! ben voui, on nous Claudia Schiffer comme dit si bien Alain Souchon... chez qui tout est bon...
L'an passé,je n'avais toujours pas percuté, lorsque l'aînée de mes petites fille me téléphona pour me dire :" Bonne fête" un dimanche de mars ... heu, je suis une mauvaise grand-mère !
F'(YWORMAT)
« Mes petites fille me téléphona pour "me dire :" Bonne fête" un dimanche de mars »
Question d’éducation : moi, ça ne m’est pas arrivé.
Il faut dire que leurs pères, quand ils étaient petits enfants, je leur ai dit : « le premier qui me souhaite la fête des pères aura une claque ».
Il est vrai qu’à l’époque on n’allait pas en prison pour ça.
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