Out, out, brief candle. Life's but a walking shadow…
[Éteins-toi, éteins-toi, court flambeau : la vie n'est qu'une ombre qui marche]
Shakespeare – Macbeth, acte V, scène 5 (1)
Life's but a walking shadow
Encore un proverbe pour un cadran solaire ? Non, bien sûr, encore que l’ambiance ne soit pas à la fête. Comme avec les proverbes des cadrans solaires, la vie apparait marquée par un cours inexorable et irréversible : je ne peux l’arrêter et je ne peux pas non plus revenir sur le temps passé.
Mais il y a plus : la vie n’est pas seulement irréversible, elle est aussi brève qu’un flambeau qui rougeoie et finalement s’éteint lorsqu’il s’est entièrement consumé.
Comment se fait-il qu’on l’oublie, et qu’il faille que Macbeth en arrive au terme de son effrayante existence pour qu’on l’apprenne ? En réalité, on y croit, à la réalité de la vie ; mais ce qu’on prend pour elle, c’est une illusion, une apparence, nous n’existons que comme une ombre qui marche, un peu comme les maffieux siciliens disent d’un homme contre qui a été conclu un contrat de mort, mais qui est encore vivant : « c’est un mort qui marche ». On s’agite, on commet des crimes comme Macbeth, ou on travaille pour produire – mais las ! Comme le comédien en scène, notre rôle est limité nous n’avons à notre disposition qu’un décor en carton-pâte, nos armes sont en fer blanc…
La vie n’est donc qu’un conte raconté par un idiot avec beaucoup de bruit et de chaleur, et qui ne signifie rien – oui, mais quand cet idiot s’appelle Shakespeare, alors ce n’est pas rien.
-------------------------------------
(1) Voici le passage entier : « Éteins-toi, éteins-toi, court flambeau : la vie n'est qu'une ombre qui marche ; elle ressemble à un comédien qui se pavane et s'agite sur le théâtre une heure ; après quoi il n'en est plus question ; c'est un conte raconté par un idiot avec beaucoup de bruit et de chaleur, et qui ne signifie rien. »
1 comment:
un coup de flambeau. merci de votre participation à la pilosité. tendrement vôtre frankie belle semaine
Post a Comment