Thursday, March 22, 2012

Citation du 23 mars 2012

C’est la paresse des hommes qui a encouragé le pédantisme à grossir plutôt qu'à enrichir les bibliothèques, à faire périr le texte sous le poids des commentaires

La Bruyère – Les Caractères – (De quelques usages (72))


Quand on passe du temps comme moi à collationner des citations et à les commenter, on ne peut qu’être interpellé par cet extrait des Caractères. A quoi bon gloser, quand l’essentiel est de penser ? A quoi bon expliquer aux autres, quand il faut que chacun s’y colle à son tour ?

Lisez donc cet extrait et puis n’en parlons plus !

Quoique…

La question est de savoir à partir de quand on a besoin – à propos d’un texte – d’explications, commentaires, etc…

Déjà, observons que La Bruyère pose une limite à l’exercice de l’autodidacte : lorsque la difficulté est invincible, il faut demander à celui qui sait. Sinon, il suffit de suivre la méthode d’investigation donnée dans ce passage.

--> Donc, devrais-je pour suivre les préceptes de La Bruyère, fermer ce blog, ou du moins me contenter de donner des citations, et puis, demm…-vous après ça ? Je me priverais d’une bien grande joie (celle d’imaginer que j’apporte une satisfaction à quelques gens), mais si ça contribue à stimuler les intelligences pourquoi pas ?

Déjà, je pourrais me justifier en disant que les difficultés qui rebutent la lecture et la pensée sont parfois liées à des termes ou à des allusions – difficultés qu’on peut lever par l’explication, sachant que celle-ci n’est qu’un moyen de dégager la route.

Mais mon ambition est pourtant un peu différente : il s’agit de mettre en mouvement quelque chose qui doit se passer dans le cerveau des lecteurs, et pas seulement dans le mien.

Je dirais donc : voilà comment je vois les choses. Et vous ?

Donc comme je le disais plus haut : il faudrait dégager la route, mais non pas donner l’itinéraire.

Ce qu’il faut condamner pour suivre La Bruyère, c’est le commentaire GPS, celui qui vous emmène droit au but sans qu’on sache comment.

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