Citation du 25 mars 2012

Il est toujours l’heure de ne rien faire

Proverbe

Aujourd’hui c’est dimanche et il est temps de ne rien faire. Ça, on le sait fort bien.

Mais pourquoi faudrait-il que ce ne soit que le dimanche – jour de Seigneur – qu’il soit temps de ne rien faire ?

Et pourquoi pas le vendredi, jour de grande prière ? Ou alors le samedi, jour du shabbat ?

Voilà déjà trois jours de gagnés à condition d’être à la fois chrétien, musulman et juif : et pourquoi pas ?

Oui, mais ça ne va pas assez loin : il y a aussi les jours de fêtes de la liturgie : Pâques, bien sûr, mais aussi la Pentecôte, et puis l’Ascension, etc.. Une des candidate à la Présidence (Eva Joly), dans un souci de laïcité bien comprise, a proposé qu’on inscrive comme jour fériés pas seulement noël ou la pentecôte, mais aussi les fêtes religieuse de l’islam et du judaïsme. Bel exemple de tolérance républicaine.

Mais aussitôt des petits malins vont fouiller dans le calendrier de tout un tas de religions, bouddhiste, hindouiste, shintoïste, que sais-je encore ? Et ils vont bientôt remplir leur agenda de plein de dates de célébrations, toutes plus sacrées les unes que les autres, et ils vont réclamer le droit de chômer pour chacune d’entre elle, étant entendu qu’encore une fois aucune loi ne nous interdit de pratiquer autant de religions que nous voudrons.

On le devine, ça ne va pas marcher, et on va nous ressortir l’histoire de France et son passé chrétien : tout ce qu’on nous a seriné sur l’Identité française, voilà à quoi ça va servir : à nous faire bosser tous les jours – sauf dimanche, bien sûr.

Quoique… L’Identité française, ça repose bien sur la civilisation judéo-chrétienne, n’est-ce pas ?

Donc, c’est décidé : on fait shabbat. On n’y gagne rien, c’est vrai, mais quand même : on va chômer pour le kippour, et aussi pour plein d’autres jours que nos amis juifs passent en prière et en méditations.

Selon moi, le mot « religion » devrait être toujours s’écrire au pluriel.