Joseph Goebbels,
ministre de la Propagande d'Adolf Hitler
J’imagine que bientôt cette citation va ressortir avec
fracas. Devant les torrents de déclarations, déclamations, contritions,
prophéties etc. de nos hommes politiques, on commence à dénoncer la
« patte » des communicants qui les accompagnent. Au point que la
« confession » de Jérôme Cahusac se trouve comparée à celle de
Dominique Strauss-Kahn parce qu’ils ont le même communicant.
Et nos commentateurs de tout poil de s’offusquer de la
chose et de réclamer que la politique se « moralise » aussi en
remettant en première ligne la sincérité et la loyauté de l’homme politique qui
doit endosser la responsabilité de ses paroles.
Comme si la manipulation des esprits n’était pas
consubstantielle à l’action politique !
On pourrait quand même avoir une mémoire un peu plus
longue :
- Comme le prouve notre citation, Hitler a pu tromper non
seulement les esprits simples et frustes des malheureux électeurs allemands
victimes d’une épouvantable crise financière, mais aussi les chefs d’Etats avec
lesquels il a conféré, grâce à la mise en œuvre des techniques de manipulation mises au point par les agences de publicité.
--> Et ainsi : regardez ce que depuis l’époque
d’Hitler sont devenues ces techniques, et vous saurez comment fonctionne le
discours politique d’aujourd’hui.
Bien. C’est vrai. Mais on pourrait avoir la mémoire
encore plus longue, et se souvenir de Platon et des démêlées qu’il imagine
entre Socrate, passionné de philosophie et de vérité, et les sophistes,
cyniques manipulateurs de l’opinion. Le sophiste n’est-il pas d’ailleurs
comparé au commerçant qui vend même ce qui est nocif à son client – et peu
importe, car ce qui compte c’est qu’il en tire profit ?
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