Saturday, April 27, 2013

Citation du 28 avril 2013



Dans une fille, quand on ne se souvient que d'un détail, c'est qu'on est tombé amoureux.
Daniel Picouly – L'Enfant léopard
Allongé sur mon lit, je faisais défiler sur mon plafond les moments de cette rencontre. Je m'arrêtais sur chaque instant, en extrayais toutes les informations, toutes les émotions. J'avais tout aimé chez elle : ses gestes, son sourire, ses expressions, ses mots. Vision romantique, j'en étais conscient, car rien de tout cela n'avait été si unique. Mais j'étais heureux de m'abandonner à cette chaleureuse et mièvre approche qui consiste à humer tous ces détails avec la satisfaction d'y trouver toutes les raisons d'être amoureux.
Thierry Cohen – Longtemps, j'ai rêvé d'elle.

Supposons que vous écriviez un roman : votre héros tombe amoureux et vous allez décrire le moment où son regard s’attarde sur l’objet de son amour. Comment allez-vous faire ?
- Décrire objectivement ce corps pour en déduire l’émotion amoureuse ? Sûrement pas : ce serait d’une confondante platitude !
- S’attarder sur la silhouette qui revient en souvenir comme un rêve dans la nuit ? Pourquoi pas ? Mais on n’est vraiment pas dans la dimension du coup de foudre.
- Donner à voir la nuque de la belle ou son profil aperçu pour la première fois au théâtre, dans le miracle de la musique qui s’élève dans la peine-ombre d’une ouverture d’opéra…
Trop élitiste ? Alors évoquons son regard quand elle porte son smartphone à l’oreille et qu’elle répond à l’ami qui lui parle ? Ou encore la couleur de son chemisier ? Ou le ceinturon de son jean ?
Non ? Toujours pas ? Alors sa cheville nue  portant une fine chainette en or ?
Bref : de toute façon, l’amour se vit intensément dans des infimes détails et c’est comme cela qu’on peut le faire goûter en évitant le flou d’une évocation du charme, de la beauté, de la virilité ou de la féminité – pris en bloc.
Votre roman peut aussi s’égayer d’un débat : l’amoureux se demandant si trop de détails ne détruisent pas le sentiment. Ne faudrait-il pas – comme le suggère Daniel Picouly qu’il ne s’émeuve que d’un seul détail, celui qui résume à lui seul l’être aimé tout entier ?
Mais voilà Thierry Cohen qui explique que ces détails, dans leur diversité, sont précisément ce qui donne de la chair à l’amour – même s’il n’est pas encore charnel. Les détails qui font le charme de l’aimé(e) sont ce qu’on ne consomme pas (à la différence de l’amour charnel justement) mais ce qu’on hume avec délectation.
--> Ce que le flirt fait avec plusieurs filles (ou garçons), l’amoureux (-se) le fait avec un(e) seul(e).

1 comment:

FRANKIE PAIN said...

j'attends votre version aprés le bain
je vous embrasse

très interressant ce post