La paix fait partie de la béatitude non
dans son essence, mais comme un antécédent et une conséquence. (...) Elle est
conséquente parce qu'ayant obtenu la fin ultime, l'homme reste apaisé dans le
repos de son désir
Thomas d'Aquin – Traité sur la béatitude (Somme Théologique,
IaIIae, Qu1-5)
La volonté, en effet, se porte vers la
fin soit absente quand elle la désire, soit présente lorsque, s'y reposant,
elle en jouit.
Thomas d'Aquin – Idem
J’ai conscience qu’en vous assommant,
comme ces derniers jours, de Posts anxiogènes, je risque de vous gâcher cette
période de fête : c’est mal.
Je vais donc tenter de me attraper en
vous aidant à jouir de la béatitude – au moins le temps des fêtes.
La
béatitude. Prenons la précaution de la
définir : qu’elle soit religieuse (félicité que goûte l'homme jouissant de
la vision de Dieu), ou simplement un état privilégié de l’âme (sérénité profane
apportée à l'âme par la contemplation), en tout état de cause, la béatitude
suppose le repos à l’intérieur de nos propres limites. Ce qui signifie que
l’objet de notre désir (ou de notre espoir, ou de notre volonté) est en notre
possession et qu’en même temps il
reste toujours la même source de félicité – celle que nous avions espérée lorsqu’on
ne faisait que le convoiter. La béatitude est l’état où se trouve l’alpiniste
qui a gravi le sommet de la montagne et qui s’y repose : il n’ira pas
plus haut et en même temps le bonheur d’y
être parvenu est source d’une joie qui ne se dément pas.
La béatitude est le fait des chrétiens
qui fêtent la Nativité : une fois celle-ci arrivée, ils peuvent se reposer
dans la contemplation de l’Enfant Sauveur. Il n’y a rien à espérer de plus
grand car là est le plus grand ; mais, si cette joie ne peut grandir, elle
ne peut diminuer non plus. La doux bonheur apporté par la Nativité est un état
stable : ce que nous possédons nous restera quoiqu’il arrive.
Alors ? Comparez la béatitude du
chrétien à la jouissance du réveillonneur : encore une fois, loin de moi
l’idée de vous gâcher votre plaisir : le foie gras sera divin, le Sauternes
onctueux et les amis encore plus joyeux que d’habitude. Simplement, regardez le
calendrier : tournez les pages de l’éphéméride (le bien nommé) :
après le 24, le 25 et puis le 26 : il faut déjà reprendre le travail.
Remplacez donc votre éphéméride par le
calendrier de l’avent, et laissez vous envahir par cette chaude vague de
bonheur.
… Et si vous n’avez pas la foi, suivez
le conseil de Pascal : mettez-vous à genoux et priez !
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P.S. J’en vois qui rigolent : « Vous
avez réglé votre calendrier sur le 26 décembre : on s’en f… : on fait
le pont ! » - Rigolez, rigolez – lundi arrivera quand même.
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