Etre né sur
la paille, avoir échappé à Hérode et finir sur une croix, tout ça pour que, le
24 décembre, les foules hystériques se battent devant les vitrines, obsédées
par cette question : faudra-t-il ouvrir les magasins le dimanche au cas où l'on
aurait pas le temps de remplir les hottes de Noël ras-la-gueule ?
Sylvain Tesson – Géographie de l'instant
Il y a des
gens qui clament que Noël est une fête qui les désespère, un peu comme certains
disent que les clowns les font pleurer. Affectation ? Posture
prétentieuse ? Volonté de faire l’intéressant ? Ou raison sérieuse de
pleurer quand les autres rient ?
o-o-o
Moi, si
j’étais croyant, je déprimerais sérieusement. Il y a de quoi pleurer au lieu de
se réjouir. Sylvain Tesson le dit avec force en choisissant le point de
vue de l’enfant Jésus.
Comme nous le
montre ce tableau de van der Weyden (1) Jésus n’est pas tout à fait un enfant
comme un autre : il sait qui il est et pourquoi il est né – ce livre
dont il froisse les pages en est le symbole. Il n’a pas besoin de tourner les
pages de ce grand livre pour connaitre son avenir : la Croix, la
Résurrection, l’Ascension, la Pentecôte…
Et nous
voilà, 2000 ans plus tard avec des « foules
hystériques qui se battent devant les vitrines, obsédées par cette question :
faudra-t-il ouvrir les magasins le dimanche au cas où l'on aurait pas le temps
de remplir les hottes de Noël ras-la-gueule ? »
Oui, au
fait : vous êtes pour l’ouverture le dimanche, vous ?
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(1) Van der
Weyden – La Vierge à l’Enfant et le livre froissé, « La Vierge Durán » (v.
1432-1435) Musée du Prado
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