Levinas – Totalité et
Infini
Dimanche : grasse mat’ sous la couette, bien au
chaud, auprès de la bonne amie qui s’étire langoureusement…
C’est le moment de tenter une expérience
philosophique qui vous apprendra à mieux comprendre le monde : la
caresse
Ah… L’érotisme… Que n’a-t-on dit à son propos :
qu’il était une pornographie hypocrite. Qu’il servait de caution à des
opérations publicitaires de bas étage. Qu’il était fait de vieilles images
usées pour avoir trop servi.
Il était temps que la philosophie vienne remettre de
l’ordre dans tout ça. Déjà avec l’érotisme du regard, chez Barthes (voir La-citation-du-jour
du 2 avril 2006). Et puis maintenant avec la caresse érotique selon Levinas.
o-o-o
La caresse : disons d’abord ce qu’elle n’est pas.
Nous venons de le dire : elle n’implique pas le
regard : le corps caressé n’a pas besoin d’être vu.
Elle ne prend possession de rien : la main qui
caresse ne tient pas, elle ne pétrit ni ne possède.
Et du coup, contrairement à ce que l’on pense souvent, la
caresse n’est pas fusionnelle : elle n’est que ce glissement qui érotise
et révèle à l’autre que son corps est chair frissonnante.
Maintenant, écoutons Levinas. La caresse est une
expérience philosophique, elle nous donne à vivre un rapport général au monde
et à autrui. Paradoxalement c’est le respect dont elle est constituée qui nous
fait pénétrer dans le secret de l’être : elle révèle que rien dans le
corps de l’autre ne peut être sans rester d’une certaine façon caché. « La caresse crée une relation à l'altérité
des objets et des personnes (et à soi-même), dans laquelle ni l'autre ni le moi
ne s'absorbent, ne s'effacent. » écrit Levinas un peu plus loin. La
caresse déploie l’être d’autrui, tout en respectant son retrait. Certes, elle
découvre en partie ce qu’il cache (y compris à lui-même) en suscitant le désir jusque
dans le tréfonds de son corps ; mais elle respecte en même temps son
mystère : elle n’est ni profanation ni impudeur.
Elle exclut absolument la pornographie qui veut posséder
et dominer, tout comme elle refuse la prétention à connaître ce corps dans ses
moindres replis, comme exposé au soleil « d’un midi sans ombres ». Le
philosophe n’ira pas plus loin : il ne va pas vers le Tantrisme, ni vers
ces sectes qui prétendent trouver dans l’orgasme une ouverture vers le
transcendant. L’orgasme divin n’est pas pour nous philosophes, car nous sommes
des gens sérieux. (1)
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(1) Allez, je suis sympa : ceux qui seraient tentés
d’y croire n’ont qu’à se documenter ici.
2 comments:
mon très cher jean pierre je suis ravie de vous lire chez moi et ensuite chez vous.
un devoir d'écriture m'obligea à écrire sur l'amour . ce fut une très dur épreuve car dans chaque épreuve autre chose se cache dont on a peur de creuser. et fut le très bienvenue mot de vous et votre citations du jour nourriture qui me parle à l'oreille et fait resonner mon texte et sa reserve l'altérité necessaire préservation de chacun.
merci cher lecteur , votre point de vue me guide et fait avancer la dramturgie du sujet .
celui énoncer dans le texte celui revendique dans la rencontre de l'autre, et le sujet tout simple du billet
mes amitiés pour moi à levinas car même mort , vous continuer à dialoguer avec lui pour nous
je vais aller sur Roland barthes que vous nous indiquer
bon dimanche sous la couette dans la douceur d'une maison. tendrement dans l'avant a bientot
La caresse est un pont qui permet de franchir le fleuve tumultueux de l'égoïsme. Je découvre ce blog avec plaisir.
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