Friday, December 18, 2015

Citation du 19 décembre 2015

Dans la société de classes, chaque homme occupe une position de classe déterminée et il n'existe aucune pensée qui ne porte une empreinte de classe.
Mao Zedong – Petit Livre rouge (1964)
Ah ! les années 60… Mao… Radio-Pékin… Le Petit livre rouge… Que nous regrettons cette heureuse époque ! Oui, nous autres vieux de la vieille, nous gardons le souvenir ému du temps où les choses étaient simples, ou selon ton origine tu étais prolétaire ou bourgeois. Epoque bénie où il n’y avait même pas besoin de te dire : « Choisi ton camp, camarade ! », parce que ton camp, il était tout choisi. Telle naissance, à Neuilly ou à Nanterre : tel engagement. Alors, c’est vrai, de temps à autre on avait des exceptions : Marx lui-même n’était-il pas petit-fils de rabbin ? Mais justement, ceux qui avaient un tel pédigrée s’efforçaient d’en faire plus que tous les autres pour prouver leur engagement au service du Prolétariat. On le voit encore mieux aujourd’hui : c’est parmi les convertis qu’on trouve les plus radicaux.
o-o-o
Mais il n’y avait pas que cet aspect qui nous simplifiait alors la vie. Il y avait aussi cette affirmation : il n'existe aucune pensée qui ne porte une empreinte de classe. Comprenez que vous portez un jugement bourgeois ou prolétaire non seulement lorsque vous pensez à l’avenir de la France, mais aussi lorsque vous critiquez le récent film de la saga Star wars ou le dernier livre de Michel Houellebecq, votre jugement est là aussi d’ordre politique. D’ailleurs Staline l’a abondamment prouvé : ses goulags étaient remplis de poètes anti-prolétariens ou d’artistes cultivant l’abstraction petite-bourgeoise.
Oui, tout est politique, et même la production des artistes que nous aimons est de cet ordre. Du moins c’est la thèse que les marxistes ont développée et que beaucoup ont partagée : l’art n’est qu’un reflet idéologique de la lutte des classes. Souvenons-nous de Jean Ferrat, notre Troubadour, à jamais inoubliable : lui aussi disait que tout était politique, et il le prouvait depuis sa retraite ardéchoise : le vin et le saucisson qu’on y fabriquait était aussi politique – car comment appeler ce fait que les montagnards ardéchois migraient vers les grandes métropoles pour se faire « flics ou fonctionnaires » ?
Pourtant la montagne est si belle

No comments: