L’Astéroïde de Noël : « 2003 SD220 » passera près de la
terre le jour de Noël
lesnewseco.fr
Hergé
– Tintin et l’étoile mystérieuse
Vous êtes encore là ? Oui ? Alors, me voilà rassuré : l’astéroïde 2003 SD220 nous a raté, les calculs de nos astronomes étaient exacts, et nous pouvons donc avoir confiance dans la science.
Occasion pour le philosophe de recenser les différentes
images de fin du monde que l’humanité a produites et de chercher quel sens s’en
dégage.
Pour faire simple, il y a deux origines possibles : l’une qui vient de l’extérieur du
monde ; l’autre de l’intérieur.
- dans le
premier cas, déluge ou feu (ou une comète comme chez Tintin), c’est soit un
châtiment divin (déluge) ; soit un accident sans signification (comète).
- dans le
second, c’est l’homme qui détruit lui-même la planète (guerre nucléaire,
empoisonnement par pollution généralisée).
Il y a trois
significations imaginables :
- soit
c’est un effet de la colère de Dieu (1) : comme le Déluge avec Noé, encore
que dans ce cas la fin de l’humanité n’ait pas été programmée, mais seulement
sa régénération (annonciatrice des holocaustes de tout genre)
- soit
c’est un effet de l’imperfection humaine, de sa bêtise (conflit nucléaire ou
bactériologique, ou encore catastrophe écologique provoquée qui revient en
boomerang pour détruire l’expéditeur)
- soit ça
n’a aucun sens comme un carambolage céleste aléatoire.
La fin du monde dont nous sommes menacés peut aussi être non
pas une éventualité, mais un effet certain, inexorable, de la mécanique céleste, quelque chose qui va
intervenir dans très très longtemps, dans 4 milliards d’années (ou à peu près),
quand le soleil mourant aura avalé la terre.
Alors, me direz-vous, quelle importance si tout cela
survient quand je ne serai plus là ? Qu’est-ce que j’en ai à faire,
moi ? J’aurai débarrassé le plancher depuis longtemps ! Quoique… La
question est quand même de savoir ce que je pense de la disparition de
l’humanité. Si l’espèce humaine devait disparaitre bientôt (par exemple en
devenant stérile) : devrais-je m’en affliger ?
- J’insiste : je suppose la venue de la fin de
l’humanité ; c’est un fait que je ne connais pas, mais qui peut révéler
mon sentiment à l’égard de mes contemporains : je pourrais en effet pleurer
sur cette merveille de la nature que constitue l’être humain, ou sur sa
prodigieuse faculté à créer des œuvres inoubliables. Ou bien je pourrais
dire : l’homme disparaît ? Ça ne va pas faire pleurer les ours
blancs.
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(1) Dies irae :
écoutez celui-là – ça fout les boules…
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