Sur le plus beau trône du monde, on n'est jamais assis que
sur son cul.
Montaigne
(Cité le 5/6/2008)
Bon, c’est vrai : ce n’est pas parce qu’une photo est impertinente
qu’il faut la publier ; et ce n’est pas parce que Montaigne écrit un gros
mot qu’il faut le citer. Mais le fait est là : lorsqu’on veut se
représenter l’humanité dans ce qu’elle a de plus commun, c’est bien à ça qu’on
pense. La preuve :
- Que le Reine Elisabeth, lorsqu’elle porte la couronne, soit
d’une autre essence que nous autres, pauvres roturiers : on veut bien. On
peut certes observer comme le fait Montaigne qu’elle s’assied comme nous, c’est
à dire sur son cul – y compris quand elle est sur son trône : c’est évident
- Mais… en sommes-nous bien persuadés ? après tout
l’apparat de la fonction transforme ce corps de reine : sous les ors et
les pierreries de la couronne, revêtu des brocarts et des dentelles de la
royauté, il se pourrait peut-être que son postérieur soit lui même serti de
pierres précieuses ? (1)
- Mais allons plus loin et représentons-nous la Reine d’Angleterre
entrain de déféquer – alors là pas de doute : elle est bien de la même
nature que nous. Je le dis sans hésiter : c’est là que se réfugie l’essence
humaine.
Et après tout, ce n’est pas si scandaleux de songer à
cela : nous différons plus d’homme à homme que d’homme à bête dit
Montaigne. Mais si l’on veut trouver un dénominateur commun à tous les hommes,
c’est dans les fonctions organiques qu’il faut chercher.
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(1) Fantasme proprement inouï : c’est la faute à Voltaire
Montaigne.
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