La peur des étrangers n'était pas /au 18ème
siècle/ le sentiment éprouvé par celui qui était assiégé par une minorité
inconnue et menaçante mais plutôt la crainte diffuse d'une chute sociale qui
pouvait intervenir dans tout parcours.
Simona
Cerutti – Étude d'une condition d'incertitude dans une société d'Ancien Régime.
Art
Wiki
Lisons le début de l’article « Etranger » consacré
par Wiki à l'historienne Simona Cerutti, qui se base sur une analyse des
archives des États de Savoie au 18ème siècle : « le terme étranger peut très bien ne pas
s'appliquer à une personne venue d'ailleurs, mais plutôt à une personne
installée depuis longtemps qui peut parfaitement être définie comme étrangère :
c'est l'appartenance au réseau local qui
en est le critère. Par exemple, l'appartenance est reconnue à celui qui
participe aux institutions charitables, tandis qu’elle est refusée aux
miséreux. » (1)
On devine que les étrangers sont partout et même qu’il
devrait y en avoir de plus en plus, puisque les réseaux sont multipliés par les
procédés de communication actuels : le foisonnement des canaux de
communication contribue à fractionner ceux qui les utilisent en groupes
hétérogènes. Autrefois on appartenait à son village et tous ceux qui étaient
regroupés autour d’un autre clocher étaient des étrangers ; de nos jours, il
suffit de créer un réseau d’amis sur Internet et vous voilà intégré dans un
groupe – ce qui veut dire que les autres qui n’en font pas parti sont … des
étrangers. Bien sûr on va protester : nous sommes à l’époque de la
mondialisation, force centrifuge qui s’oppose à la création de ces isolats.
Bien sûr… mais admettons quand même que ces deux forces coexistent, et que la
force centripète qui isole les étrangers doit être particulièrement forte là
où la mondialisation est inconnue (dans les lointains villages) ou bien là où
elle est redoutée (partout ailleurs).
Car voici le second point : « La peur des étrangers /résulte/ de la crainte diffuse d'une chute
sociale » (Citation-du-jour). Oui en temps de crise
économique, la peur est celle d’un déclassement social : peur du
chômage ; peur que nos enfants vivent moins bien que nous. L’étranger est
celui – quelle que soit sa nationalité – qui vient nous prendre notre travail,
nos allocs, notre sécu. Dehors les
étrangers ! cela veut dire : « Je refuse à tous ceux qui ne
sont pas « de ma race » (comme diraient nos djeun’s) les emplois et
les avantages sociaux redistribués par l’Etat. »
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(1) On suppose que ça marche aussi en ses inverse: quelqu'un "venu d'ailleurs" mais faisant partie du réseau local ne sera pas considéré comme étranger. Ca s'appelle l'intégration.
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(1) On suppose que ça marche aussi en ses inverse: quelqu'un "venu d'ailleurs" mais faisant partie du réseau local ne sera pas considéré comme étranger. Ca s'appelle l'intégration.
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