La satire contre les méchants n'a rien d'odieux ; elle est,
aux yeux de tout homme sage, un hommage à la vertu.
Aristophane
– Les cavaliers
J’ai pris grand soin de ne pas tourner en dérision les
actions humaines, de ne pas les déplorer ni les maudire, mais de les
comprendre.
Spinoza
– Traité de l'autorité politique ch. 1, § 4 (cité le 29-04-2006)
Critiquer
le vice ou bien l’expliquer : deux
thèses qu’en apparence tout oppose, mais qui au fond traitent du même
sujet : la tolérance.
1 – Faut-il s’abstenir de critiquer le vice ? Ne juger
de rien sous prétexte que nous pourrions blesser ceux que nous blâmons ?
Après tout, que nous importe ? On se rappelle cette phrase
d’Audiard : « Je ne parle pas aux cons, ça les instruits ». Laissant de côté cette formule méprisante,
remarquons qu’on peut fort bien ne pas prendre en charge le rôle de redresseur
de torts, ni de donneur de leçons. En revanche, il est plus difficile de
refuser de faire justice de l’injure envers la vertu, parce que cette dernière exige
que soient empêchées les offenses dont elle est l’objet.
2 – On a toutefois encore une incertitude : expliquer
la méchanceté humaine par des carences personnelles liées à l’éducation reçue,
ou encore attribuer à une triste histoire collective l’attitude haineuse envers
une communauté voisine, est-ce déjà excuser ? Celui qui l’explique se
prive-t-il des armes de la punition ? « A quoi bon châtier mon
client, messieurs les juges ? Les souffrances endurées pendant son enfance
sont seules responsables du crime qu’il a commis. En le punissant vous vous
tromperiez de cible. » Là dessus les juristes ont de longue date élaboré
la doctrine de l’imputabilité de
l’acte (1) – donc de la faute. Mais nous ferions bien d’y réfléchir avant
d’agir : mon vice est-il un acte que j’ai voulu ? Si je n’y peux plus
rien aujourd’hui, l’ai-je recherché, ou simplement permis au début ? Qui
suis-je ? Un esclave ? Un robot ? Ou bien suis-je malgré tout un
sujet qui a juste ou tout petit peu oublié qu’il était responsable ?
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(1) « L'imputabilité d'un fait dommageable à quelqu'un
est le caractère de ce qui peut être regardé comme une faute de la part d'une
personne, et en raison de ce que ce fait
illégal, procède d'une volonté libre et consciente. Ce fait est mis à sa
charge en raison de ce qu'il provient bien de sa part et non pas d'une cause
étrangère constitutive d'un cas de force majeure ou du fait d'un tiers. »
(Art. Wiki)
1 comment:
medrci cher jean pierre de votre mot à mon commentaire d'hier, a cette citation si je la partage , je ne la commenterai pas car sur certains sujet je peux en avoir la langue et le partage là ce sera ne pas respecter la votre et ne faire que paraphraser , alors je vous souhaite une belle journée. Françoise
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