Monday, May 15, 2017

Citation du 16 mai 2017

Le secteur tertiaire, les services, sont l’immense étirement des lignes d’étapes de l’armée de la distribution et de l’éloge des marchandises actuelles ; mobilisation de forces supplétives qui rencontre opportunément, dans la facticité même des besoins relatifs à de telles marchandises, la nécessité d’une telle organisation de l’arrière-travail
Debord – La société du spectacle (1967) 2 – § 45
Nous sommes toujours en 1967 et l’on croit encore à la répartition de la production économique en trois domaines : l’agriculture, l’industrie et les activité du secteur tertiaire – dont les services et l’organisation du commerce (définition ici). Conservant la hiérarchie marxiste, Debord considère la production matérielle comme l’essence même de l’économie, et la distribution comme dérivée : pour vendre des marchandises encore faut-il les produire. Sauf que Debord ajoute aussitôt : avant de produire des marchandises, il faut d’abord savoir à qui on va les vendre – il faut donc aussi produire le besoin de ces marchandises.
Reste que cette organisation commerciale constitue un « arrière-travail » qui résulte de la « mobilisation de forces supplétives », détachées de la production utile et associée à ce mode de l’illusion et de l’aliénation du commerce et de la publicité que constitue « la société du spectacle » (cf. ici).




Usine Volkswagen (lire ici : on y apprend que ce robot possède une « pince collaborative » - comment lutter contre de telles machines !)

Sauf que ça, c’est juste pour le temps où on n’aura pas eu du profit à construire la machine qui placera aussi les câbles électriques.
50 ans plus tard, que reste-t-il de cette analyse ? On admettra sans peine qu’en amont et en aval de la production, le travail humain reste indispensable : par exemple, pour imaginer la voiture de demain, il faut les ingénieurs R&D ; pour la vendre, il faut un commercial qui vous cajole le temps de vous faire sortir la carte bancaire. Mais entre les deux ? Il y a des ouvriers chinois, direz-vous ? Oui, mais très provisoirement : les robots (les vrais pas ceux de l’automation dont nous parlions récemment) ont depuis longtemps envahis les usines et ils ne cessent de progresser.

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