Le secteur
tertiaire, les services, sont l’immense étirement des lignes d’étapes de
l’armée de la distribution et de l’éloge des marchandises actuelles ;
mobilisation de forces supplétives qui rencontre opportunément, dans la facticité
même des besoins relatifs à de telles marchandises, la nécessité d’une telle
organisation de l’arrière-travail
Debord – La société du spectacle (1967) 2
– § 45
Nous sommes
toujours en 1967 et l’on croit encore à la répartition de la production
économique en trois domaines : l’agriculture, l’industrie et les activité du
secteur tertiaire – dont les services et l’organisation du commerce (définition
ici). Conservant la hiérarchie marxiste, Debord considère la production
matérielle comme l’essence même de l’économie, et la distribution comme dérivée :
pour vendre des marchandises encore faut-il les produire. Sauf que Debord
ajoute aussitôt : avant de produire des marchandises, il faut d’abord
savoir à qui on va les vendre – il faut donc aussi produire le besoin de ces
marchandises.
Reste que
cette organisation commerciale constitue un « arrière-travail » qui résulte de la « mobilisation de forces supplétives »,
détachées de la production utile et associée à ce mode de l’illusion et de
l’aliénation du commerce et de la publicité que constitue « la société du
spectacle » (cf. ici).
Usine Volkswagen (lire ici : on y
apprend que ce robot possède une « pince
collaborative » - comment lutter contre de telles machines !)
Sauf que ça, c’est juste pour le temps où on n’aura pas eu du profit à construire la machine qui placera aussi les câbles électriques.
50 ans plus
tard, que reste-t-il de cette analyse ? On admettra sans peine qu’en amont
et en aval de la production, le travail humain reste indispensable : par
exemple, pour imaginer la voiture de demain, il faut les ingénieurs
R&D ; pour la vendre, il faut un commercial qui vous cajole le temps
de vous faire sortir la carte bancaire. Mais entre les deux ? Il y a des
ouvriers chinois, direz-vous ? Oui, mais très provisoirement : les
robots (les vrais pas ceux de l’automation dont nous parlions récemment) ont
depuis longtemps envahis les usines et ils ne cessent de progresser.
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