En matière de
procédure prud'homale, le principe de parité est appliqué dans l'organisation
du bureau de jugement. Chaque affaire est entendue et jugée par quatre
prud'hommes en nombre égal de salariés et d'employeurs, ce qui, en cas de
partage des voix entraîne la nécessité de recourir à un juge départiteur.
Serge Braudo – Dictionnaire de droit
privé.
Parité.
La parité n’a
pas que du bon et là où elle est voulue par souci de justice, il arrive qu’elle
ne soit pas supportable. Ainsi des jugements par répartition des voix lorsqu’un
jury est constitué en nombre pair. On l’a vu avec Eschyle, lors du jugement d’Oreste : les juges se répartissant en nombre égal entre ceux qui voulait
l’acquittement et ceux qui requéraient la peine de mort : il a fallu alors
un juge extérieur – en l’occurrence Athéna – qui intervienne établissant
l’inégalité bienfaisante. Il en va exactement de même lorsque dans les conseils
de prud’hommes l’égale répartition des représentants du patronat et des
salariés entraine l’égalité dans le vote du jury : on a dû créer des juges départiteurs, faute d’avoir une
déesse à qui faire appel…
Summum jus, summa injuria : la plus grande justice est source
d’injustice, ce qui signifie ici que l’égalité parfaite est proprement ingérable.
D’ailleurs, on sait qu’elle est totalement artificielle puisque la nature
elle-même ne la produit pas ; par exemple, il nait 105 garçons pour 100
filles. (Lire ici)
Restons sur
cet exemple : il est en effet surprenant si l’on admet qu’il y a autant de
spermatozoïdes XX (= filles) que XY (= garçons). D’où vient cette inégalité qu’on ne peut attribuer à la Nature
– d’autant que l’égalité Hommes/femmes à l’âge de la procréation est
rétablie ? Les explications valent le détour, je vous les
recommande !
Écoutez bien :
- S’il y a plus d’embryons garçons
que filles à la naissance c’est pour compenser par avance la plus grande
mortalité infantile des garçons par rapport aux filles.
- Et voici pourquoi il y a plus
d’embryons garçons que d’embryons filles : « le spermatozoïde qui est porteur du chromosome Y (= celui des garçons)
est plus léger, ce qui entraîne une infime différence de poids entre les deux
types de spermatozoïdes, gage de succès pour féconder l'ovule »
(science-et-vie.fr). Autrement dit, le spermato masculin court plus vite et il
gagne donc la course à l’ovule.
Inégalité ?
Oui, mais pas injustice, parce que Dame Nature veille : elle frappe de
maladies infantiles les petits garçons plus que les petites filles, jusqu’à ce
que le sexe-ratio soit rétabli à égalité.
Ainsi, même la
nature pratique l’équité (proportionnalité) avant de songer à l’égalité
(purement numérique).
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