Friday, May 26, 2017

Citation du 27 mai 2017

En matière de procédure prud'homale, le principe de parité est appliqué dans l'organisation du bureau de jugement. Chaque affaire est entendue et jugée par quatre prud'hommes en nombre égal de salariés et d'employeurs, ce qui, en cas de partage des voix entraîne la nécessité de recourir à un juge départiteur.
Serge Braudo – Dictionnaire de droit privé.
Parité.
La parité n’a pas que du bon et là où elle est voulue par souci de justice, il arrive qu’elle ne soit pas supportable. Ainsi des jugements par répartition des voix lorsqu’un jury est constitué en nombre pair. On l’a vu avec Eschyle, lors du jugement d’Oreste : les juges se répartissant en nombre égal entre ceux qui voulait l’acquittement et ceux qui requéraient la peine de mort : il a fallu alors un juge extérieur – en l’occurrence Athéna – qui intervienne établissant l’inégalité bienfaisante. Il en va exactement de même lorsque dans les conseils de prud’hommes l’égale répartition des représentants du patronat et des salariés entraine l’égalité dans le vote du jury : on a dû créer des juges départiteurs, faute d’avoir une déesse à qui faire appel…
Summum jus, summa injuria : la plus grande justice est source d’injustice, ce qui signifie ici que l’égalité parfaite est proprement ingérable. D’ailleurs, on sait qu’elle est totalement artificielle puisque la nature elle-même ne la produit pas ; par exemple, il nait 105 garçons pour 100 filles. (Lire ici)
Restons sur cet exemple : il est en effet surprenant si l’on admet qu’il y a autant de spermatozoïdes XX (= filles) que XY (= garçons). D’où vient cette  inégalité qu’on ne peut attribuer à la Nature – d’autant que l’égalité Hommes/femmes à l’âge de la procréation est rétablie ? Les explications valent le détour, je vous les recommande !
Écoutez bien :
            - S’il y a plus d’embryons garçons que filles à la naissance c’est pour compenser par avance la plus grande mortalité infantile des garçons par rapport aux filles.
            - Et voici pourquoi il y a plus d’embryons garçons que d’embryons filles : « le spermatozoïde qui est porteur du chromosome Y (= celui des garçons) est plus léger, ce qui entraîne une infime différence de poids entre les deux types de spermatozoïdes, gage de succès pour féconder l'ovule » (science-et-vie.fr). Autrement dit, le spermato masculin court plus vite et il gagne donc la course à l’ovule.
Inégalité ? Oui, mais pas injustice, parce que Dame Nature veille : elle frappe de maladies infantiles les petits garçons plus que les petites filles, jusqu’à ce que le sexe-ratio soit rétabli à égalité.

Ainsi, même la nature pratique l’équité (proportionnalité) avant de songer à l’égalité (purement numérique).

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