C’est la dose
qui fait le poison.
Paracelse (Cf. Citation du 27-7-2015)
La loi dite
de Arndt-Schulz le précise : « pour toute
substance, de faibles doses stimulent, des doses modérées inhibent, des doses
trop fortes tuent. ». On a plus récemment évoqué cette formule pour la
contester à propos des perturbateurs endocriniens dont l’effet nocif est
inversement proportionnel à la dose (1).
On peut
transposer cette formule dans un autre domaine que celui de la toxicologie –
par exemple dans les relations humaines.
Je ne
reviendrai pas ici sur l’effet nocif dans ces relations de la surexposition : tel(le) qui est
adorable quelques heures de bureau durant serait insupportable 24h sur 24
durant un mois de vacances dans une chambre d’hôtel : le Post signalé plus
haut en a fait son miel.
Mais on peut
aussi songer à d’autres surexpositions, telles que celles infligées par les
chaines « tout-info », 24h/24, et au surdosage d’information qui
s’ensuit. On estime qu’une telle pression explique la déformation de
l’information et son appauvrissement, n’importe quel détail étant grossi pour
entrer dans le cadre d’une rubrique d’information. Et concomitamment à cela,
les fausse nouvelles (fake-news en anglais) qui pullulent même en dehors des
« réseaux sociaux » simplement parce qu’on veut abonder les rubriques
du JT avant d’avoir eu le temps de vérifier ni l’information ni les
interprétations qu’on en donne.
On devrait
aussi signaler un autre mécanisme mis en place par ces médias : la
répétition « en boucle » des séquences ou des images qui soutiennent
les commentaires faits sur le vif. Qu’on se rappelle : une information
correspond à une nouveauté qu’on apprend – c’est ce qu’on appelait
autrefois une « nouvelle ». Telle information qui « informe »
réellement celui qui allume son poste n’est plus du tout une information 30
minutes plus tard s’il est resté devant sa télé.
Mais ces
images, si elles n’informent plus, peuvent encore faire quelque chose :
elles peuvent envouter, hypnotiser, créer des sentiments disproportionnés à
leur importance objective. Ici à n’en pas douter, la surdose est vraiment
toxique, mais il ne s’agit pas de la surdose de nouvelles ; c’est la répétition
indéfinie de la même image, des mêmes propos. Telle est la leçon que Victor
Klemperer a tirée de son étude sur le vif de la rhétorique nazie (2)
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