Babette – Je
la lie – Je la fouette – et parfois – elle passe à – la casserole.
Publicité pour la crème fraiche
semi-épaisse Babette (Diffusée au printemps 2000)
Thérèse je te
prends – Je te retourne contre le mur – Je t’enc… par tous les bouts…
Le Père Noël est une ordure (film) – Voir la vidéo ici
Cette
publicité (voir ici) pour la crème fouettée a eu un impact exceptionnel en raison du
scandale qu’elle a fait au près de certains milieux féministes qui y ont vu « une banalisation du sexisme, de la violence
conjugale et du viol ». Pourtant cette publicité avait été testée
auprès d’un panel de femmes qui l’avait trouvée très drôle (il faut dire
qu’elle faisait aussi allusion à la séquence-culte du film cité plus
haut) ; affichée un peu partout personne n’y avait trouvé malice. Jusqu’à
ce que la Coordination française pour la
marche mondiale des femmes, publie la dénonciation qu’on vient de lire.
Comment
comprendre cet écart d’interprétation ? Faut-il donc que l’un des deux (ou
le publiciste ou la Coordination féministe) ait fait une erreur majeure
d’appréciation ? Les féministes sont-elles particulièrement bornées au
point de ne pas saisir le sens d’une allusion prise forcément au second degré
par des esprits un tant soit peu subtiles ? Ou bien faut-il admettre que
selon le regard cette annonce ait eu un sens différent et qu’il faille donc s’abstenir
de la diffuser pour éviter de stimuler les instincts bestiaux de certains
hommes ? Et quand le risque ne serait que de un sur mille, est-il suffisant
pour tout arrêter ? A moins qu’on pense qu’alerter 999 personnes pour se
mettre à l’abri de la millième ne soit pas excessif ?
Répondra qui
voudra comme il voudra. Je voudrais juste pointer ici un fait qu’on oublie
souvent : c’est que le sens d’un mot, d’une phrase, est fixé par son
contexte et que celui-ci est très souvent multiple parce qu’implicite. C’est
ainsi que les humoristes qui s’aventurent à faire des allusions déplaisantes
mettant en jeu des personnalités sont parfois
accusés d’avoir franchi les bornes – alors même que le public avait sur
le moment très bien réagi. C’est que le contexte humoristique excluait d’office
le sens négatif, sans toutes fois l’effacer totalement, condition pour que
l’effet comique se produise. C’est cet équilibre entre le sens premier et le
sens second qui vient à disparaître au cours de la communication. – Mais il y a plus encore : ceux qui se
scandalisent, ce sont les gens pour qui le sens premier doit systématiquement et
uniquement être pris en compte, comme les histoires de juifs ou d’homo – Sauf …
circonstance très particulière.
La
quelle ? Ces blagues sur les juifs ou les homos sont honnies de tous, mais
elles restent supportables à condition d’être faites par ceux-là mêmes qui en
sont les victimes. Une blague qui serait insupportable parce qu’anti sémite ne
l’est plus lorsqu’elle est racontée par un juif.
Et donc la
pub pour la crème fouettée aurait été supportable si elle avait été dite par
une femme. Que ce soit Babette elle même qui dise : « Viens me lier – me fouetter – fais-moi
passer à la casserole ! »
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