Une religion qui serait à la mesure de notre compréhension
ne saurait suffire à nos besoins.
Arthur
Balfour
Le mystère est consubstantiel à la religion, cela on le sait
depuis longtemps – depuis toujours peut-être.
Par contre ce qui est relativement hérétique serait de
croire que ces mystères ont été machinés intentionnellement par des hommes
simplement pour faire croire aux autres qu’il y avait un au-delà à la
connaissance.
Reprenons.
- D’abord, le mystère suppose connaissance et ignorances
mêlées. Connaissance car il faut bien savoir qu’il y a quelque chose qui existe
derrière les limites de notre savoir.
Par exemple, il y a beaucoup de choses que j’ignore
absolument et que l’on connaitra que dans 1 ou
2 siècles. Simplement ça ne fait pas mystère parce que mon ignorance
m’est inconnue.
- Une religion ne peut être à la mesure de notre
compréhension : bien sûr puisque notre entendement étant limité ne peut
connaître que ce qui est limité, selon le principe « le semblables connaît
le semblable ». Depuis les théologiens médiévaux, on sait cela, et on sait
donc que ce que nous pouvons connaître au-delà des limites de notre entendement
a été octroyé par Dieu et prouve son existence (1).
- Une telle religion (donc : intégralement accessible à
la raison), nous dit Balfour, ne suffirait pas à nos besoins.
Déjà, peut-on sans être athée prétendre que la religion doit
« satisfaire nos besoins » ? Après tout, la religion peut tout
aussi bien être l’expression d’une l’âme qui s’élève spirituellement.
- Réciproquement, lorsque notre connaissance nous met en
présence d’un mystère, il y a je ne sais quel respect qui nous prend et qui
nous impose de ne pas le réduire. Ainsi de la présence de Dieu dans le monde…
… et ainsi des lois de la physique quantique !
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(1) Ainsi de la preuve cartésienne de l’existence de Dieu
fondée sur l’infini « Ces (attributs
de Dieu sont des) avantages … si grands et si éminents que plus attentivement
je les considère, et moins je me persuade que l’idée que j’en ai puisse tirer
son origine de moi seul […] je n’aurais pas néanmoins l’idée d’une substance
infinie, moi qui suis un être fini, si elle n’avait été mise en moi par quelque
substance qui fût véritablement infinie » 3ème
méditation
2 comments:
Très belle analyse pertinente dans sa concision et sa simplicité :-)
S’agissant de religion, je pratique un athéisme apaisé, sans « affect ». Les religions sont pour moi des mécanismes très sophistiqués de concepts que le philosophe prend plaisir à désosser, analyser et remonter.
Je parle de cela avec ma tête et non avec mon cœur.
Amicalement,
Jean-Pierre
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