Ô ravissante
contemplation ! tu es transparente pour moi. A travers tes vêtements, je vois
ton corps et à travers ton corps je vois ton âme.
Victor Hugo – Lettre à Léonie Biard, 1846
(cité le 18/7/2014)
Lire le texte en annexe
J’ai déjà
évoqué cette citation de Victor Hugo, pour souligner le
caractère terroriste de ce regard prétendument capable de connaître l’âme c’est
à dire les pensées les plus intimes de la jeune fille.
Mais je n’ai
pas épuisé le sujet pour autant. La preuve :
-1- D’abord,
remarquons que l’âme est en quelque sorte derrière
le corps, qu’on a accès d’abord à celui-ci avant d’arriver à celle-là. Donc
l’amour peut durer au-delà de la période des émois charnels. Il s’élance d’abord
sous la pression sensuelle ; mais parvenu à satiété, il peut encore
découvrir l’âme qui se cachait dans les replis de ce corps charmant.
(= Fantasme
masculin. Traduction pour le genre féminin : les dames diront que l’âme du
monsieur n’est autre que l’énergie dont se nourrissent ses assauts
virils : passé le temps des émois amoureux, il est possible alors de
découvrir la source intime de cette force.)
-2- Bien vu…
Mais ça paraît trop poétique pour être authentique. Je ne sais pas si Victor
voyait l’âme de Léonie, mais à coup sûr il fantasmait sur ses appâts. Combien
d’hommes rêvent d’avoir le regard rayon X de Superman ?
Que chacun(e)
le sache : quand un monsieur « contemple » une jeune femme,
voici ce qu’il voit :
Après si
d’aventure il se met à dérailler de façon « porcine » c’est
simplement parce qu’il n’a pas su poursuivre sa méditation pour aller jusqu’à
l’âme.
Et si sa main se ballade sur votre chemisier, madame, dites au
monsieur : « Gros porc tu
devrais plutôt mettre tes lunettes et regarder mon âme ! »
Ça va le calmer
tout net.
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Annexe
Vois-tu, nous
sommes un. Dis-toi cela sans cesse. Je me regarde dans ton beau front comme
dans un miroir. La flamme que je vois luire dans tes yeux est la même que je
sens brûler dans ma poitrine. Quand tu me parles, il me semble que c'est ma
pensée que tu me dis. Je te connais ; mieux peut-être. Je te pénètre. Je sais
par cœur ton intelligence comme je sais par ton cœur ta beauté Ô ravissante
contemplation ! tu es transparente pour moi. A travers tes vêtements, je vois
ton corps et à travers ton corps je vois ton âme.
Victor Hugo – Lettre à Léonie Biard, 1846
1 comment:
merci très cher jean pierre peut de mots mais je partage bien votre billet du jour et je m'en suis reglée
belle soirée au chaud loin de la pluie
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