Sunday, December 03, 2017

Citation du 4 décembre 2017

Démocratie : l’oppression du peuple par le peuple pour le peuple.
Oscar Wilde
Semaine Oscar Wilde – II
Ce qui choque immédiatement ici, c’est le mot « oppression ». Remplacez-le par « liberté », « gouvernement » ou par ce que vous voudrez du même genre, tout ça ira à merveille. Mais sachant que la démocratie réside dans la souveraineté du pouvoir populaire, comment ce même peuple pourrait-il retourner ce pouvoir contre lui-même, machinant sa propre oppression et l’exerçant à son détriment par lui-même ? Sauf que cette oppression est faite « pour » le peuple, c’est à dire à son bénéfice.
Là est le véritable défi : comprendre comment l’oppression pourrait être exercée en faveur de l’opprimé ? Car, à moins de jouer sur les mots et de comparer l’oppression à la contrainte exercée sur le petit enfant en vue de favoriser sa croissance, comment croire que l’on puisse, d’une façon ou d’une autre, en tirer bénéfice ? Initialement, oppression signifie : « Difficulté d'une personne à respirer et gêne qu'elle ressent au niveau de la poitrine. Synon. dyspnée ». (CNTRL). Être opprimé, c’est être étouffé et rien de bon ne peut en sortir ; le peuple peut-il vouloir se priver lui-même de ce qui est vital pour  lui, je veux dire de liberté ?

- Et pourquoi pas ? C’est en tout cas ce que soutenait La Boétie (1). Certes ; mais peut-il aussi renoncer à  sa sécurité, son éducation, sa nourriture, etc. ?
On devine qu’Oscar Wilde visait ici l’ignorance du peuple qui le met à la merci des démagogues et des falsificateurs qui vont le berner pour tirer profit de son ignorance. On pense aujourd’hui à ces élections par lesquelles les peuples souverains ont choisi de faire leur propre malheur en mettant au pouvoir des aspirants dictateurs ou en choisissant des orientations qui les mènent droit dans le mur.
--> Rousseau disait que le peuple ne se trompe jamais, mais qu’il peut être trompé par des conseillers sans scrupules ; il se peut qu’être le conseiller du Prince soit une fonction encore plus importante que d’être le prince lui-même, du moins lorsque celui-ci est disposé à déléguer son pouvoir. Dans la complexité de la vie politique internationale, comment demander au peuple de choisir la bonne voie ? Tous les candidats à des élections disent vouloir la même chose :
« Je veux – disent-ils – la justice, la prospérité, l’éducation et la santé pour tous ! ».
Maintenant, la décision portera sur les moyens proposés. Mais il faut quand même un peu de discernement et savoir utiliser la formidable machine des médias pour enquêter sur les moyens proposés et non sur la vie intime de la compagne du candidat ou les lieux où ils prennent leurs vacances.
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(1) Discours de la servitude volontaire à lire ici

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