Démocratie : l’oppression du peuple par le peuple pour le
peuple.
Oscar
Wilde
Semaine
Oscar Wilde – II
Ce qui choque immédiatement ici, c’est le mot
« oppression ». Remplacez-le par « liberté », « gouvernement »
ou par ce que vous voudrez du même genre, tout ça ira à merveille. Mais sachant
que la démocratie réside dans la souveraineté du pouvoir populaire, comment ce
même peuple pourrait-il retourner ce pouvoir contre lui-même, machinant sa
propre oppression et l’exerçant à son détriment par lui-même ? Sauf que
cette oppression est faite « pour »
le peuple, c’est à dire à son bénéfice.
Là est le véritable défi : comprendre comment l’oppression
pourrait être exercée en faveur de l’opprimé ? Car, à moins de jouer sur
les mots et de comparer l’oppression à la contrainte exercée sur le petit
enfant en vue de favoriser sa croissance, comment croire que l’on puisse, d’une
façon ou d’une autre, en tirer bénéfice ? Initialement, oppression
signifie : « Difficulté d'une
personne à respirer et gêne qu'elle ressent au niveau de la poitrine.
Synon. dyspnée ». (CNTRL). Être
opprimé, c’est être étouffé et rien de bon ne peut en sortir ; le peuple
peut-il vouloir se priver lui-même de ce qui est vital pour lui, je veux dire de liberté ?
- Et pourquoi pas ? C’est en tout cas ce que soutenait
La Boétie (1). Certes ; mais peut-il aussi renoncer à sa sécurité, son éducation, sa nourriture,
etc. ?
On devine qu’Oscar Wilde visait ici l’ignorance du peuple
qui le met à la merci des démagogues et des falsificateurs qui vont le berner
pour tirer profit de son ignorance. On pense aujourd’hui à ces élections par
lesquelles les peuples souverains ont choisi de faire leur propre malheur en
mettant au pouvoir des aspirants dictateurs ou en choisissant des orientations
qui les mènent droit dans le mur.
--> Rousseau disait que le peuple ne se trompe jamais,
mais qu’il peut être trompé par des conseillers sans scrupules ; il se
peut qu’être le conseiller du Prince soit une fonction encore plus importante
que d’être le prince lui-même, du moins lorsque celui-ci est disposé à déléguer
son pouvoir. Dans la complexité de la vie politique internationale, comment
demander au peuple de choisir la bonne voie ? Tous les candidats à des élections
disent vouloir la même chose :
« Je veux – disent-ils – la justice, la prospérité, l’éducation et la
santé pour tous ! ».
Maintenant, la décision portera sur les moyens proposés.
Mais il faut quand même un peu de discernement et savoir utiliser la formidable
machine des médias pour enquêter sur les moyens proposés et non sur la vie
intime de la compagne du candidat ou les lieux où ils prennent leurs vacances.
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(1) Discours de la servitude volontaire à lire ici
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