Je suis
devenu une sorte de Schweppes culturel.
Jean d’Ormesson
Ces sommes,
c’est pas qu’elles se dégonflent ; c’est qu’elles font pschitt !
Jacques Chirac (Interview du 14 juillet
2001 - Voir ici)
Ah !... Quelle époque : je
m’apprêtais à réécrire mon Post du jour pour faire place à l’auto-épitaphe de
Jean d’O (il paraît que c'est comme ça que ses proches le surnommaient), et voilà
que j’apprends au saut du lit que Johnny Halliday vient de mourir… On ne sait
plus où donner de l’éloge funèbre.
« Je
suis une sorte de Schweppes culturel » : je ne sais pas pourquoi mais
ça me mets en mémoire la phrase de Jacques Chirac (au fait comment il va
celui-là ? J’espère qu’on ne va pas aussi devoir faire son éloge funèbre
dans les jours qui viennent) :
« Ces sommes, c’est pas qu’elles se
dégonflent ; c’est qu’elles font pschitt ! » : on était en
2001, dans le soupçon d’abus des finances publiques lors du financement des
voyages du président.
Et voilà donc
comment j’interprète la formule de Jean d’Ormesson : être un Schweppes
culturel, c’est faire pschitt – et
faire pschitt c’est se dégonfler en produisant un effet instantané et sans
retour. La bouteille ouverte inutile d’en attendre un autre échappement de gaz.
Alors
certes : le Schweppes produit quelque chose qu’une vulgaire bouteille de
soda ne fera pas : la promesse d’une boisson acidulée et tonique. Mais
voilà tout. L’écrivain qui fait pschitt est celui qui promet une lecture passionnante, mais qui sera oubliée dès que son
livre sera terminé - on devra alors le faire revenir devant les micros pour retrouver l’effet produit la fois précédente : ce n’est pas pour rien qu’on
célèbre aujourd’hui l’écrivain le plus souvent invité sur les plateaux télé.
Il y a des
gens qui ne songent qu’à effacer leurs traces, un peu comme M. le maudit de Fritz Lang.
Ce sera
inutile pour notre Immortel : doit-on le regretter ? Je pense quant à
moi que c’est une qualité rare : c’est le prix à payer pour avoir
l’agrément de la légèreté.
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