Tuesday, December 05, 2017

Citation du 6 décembre 2017

Je suis devenu une sorte de Schweppes culturel.
Jean d’Ormesson
Ces sommes, c’est pas qu’elles se dégonflent ; c’est qu’elles font pschitt 
Jacques Chirac (Interview du 14 juillet 2001 - Voir ici)

Ah !... Quelle époque : je m’apprêtais à réécrire mon Post du jour pour faire place à l’auto-épitaphe de Jean d’O (il paraît que c'est comme ça que ses proches le surnommaient), et voilà que j’apprends au saut du lit que Johnny Halliday vient de mourir… On ne sait plus où donner de l’éloge funèbre.

« Je suis une sorte de Schweppes culturel » : je ne sais pas pourquoi mais ça me mets en mémoire la phrase de Jacques Chirac (au fait comment il va celui-là ? J’espère qu’on ne va pas aussi devoir faire son éloge funèbre dans les jours qui viennent) :
« Ces sommes, c’est pas qu’elles se dégonflent ; c’est qu’elles font pschitt ! » : on était en 2001, dans le soupçon d’abus des finances publiques lors du financement des voyages du président.
Et voilà donc comment j’interprète la formule de Jean d’Ormesson : être un Schweppes culturel, c’est faire pschitt – et faire pschitt c’est se dégonfler en produisant un effet instantané et sans retour. La bouteille ouverte inutile d’en attendre un autre échappement de gaz.
Alors certes : le Schweppes produit quelque chose qu’une vulgaire bouteille de soda ne fera pas : la promesse d’une boisson acidulée et tonique. Mais voilà tout. L’écrivain qui fait pschitt est celui qui promet une lecture passionnante, mais  qui sera oubliée dès que son livre sera terminé - on devra alors le faire revenir devant les micros pour retrouver  l’effet produit la fois précédente : ce n’est pas pour rien qu’on célèbre aujourd’hui l’écrivain le plus souvent invité sur les plateaux télé.
Il y a des gens qui ne songent qu’à effacer leurs traces, un peu comme M. le maudit de Fritz Lang. 


Ce sera inutile pour notre Immortel : doit-on le regretter ? Je pense quant à moi que c’est une qualité rare : c’est le prix à payer pour avoir l’agrément de la légèreté.
Pour moi qui soutiens la métaphysique de l’effleurement (voir ici), c’est à coup sûr une qualité.

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