Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.
(Friedrich Nietzsche)
Après avoir fait l’éloge de la lâcheté, je vais me racheter avec Nietzsche, l’apôtre de la vie dangereuse (1). La comparaison avec la capitalisme est ici fort utile. Marx dit dans le Capital (livre 1), que la différence entre le capitaliste (l’homme aux écus) et le thésauriseur est que le premier fait courir à son argent le risque de l’investissement, alors que le second le préserve de tout risque en l’ensevelissant dans son coffre. Ainsi, la vie serait comme l’argent, elle aurait besoin de prendre des risques pour s’augmenter.
Mais, la pensée de Nietzsche va sans doute plus loin. Il y a pour lui une secrète affinité entre les forces mortifères et la vie. Non pas que la vie et la mort s’alimentent à la même source ; mais plutôt parce que nous considérons comme contraire à la vie tout ce qui, en la renforçant, la met toutefois en péril. Associez à ça l’idée de la haine de la vie, sournoisement installée dans la morale et la religion par tous ceux dont la faiblesse interdit d’en jouir pleinement ; et vous aurez l’une des sources de l’opposition entre morale des maîtres et morale des esclaves.
Reste à associer la citation donnée ici et cette généralité. Le contenu roboratif de cette pensée résulte de l’association de ces deux morales dans le même individu : le maître est celui qui a dompté en lui l’esclave. L’homme fort est celui qui a imposé silence aux tremblements dont il est affligé devant les dangers. Il faut courir le danger de mourir, si ce danger une fois surmonté nous sommes assez fort pour en rire.
Vous avez des enfants ? Mettez-les chez les Scouts d’Europe : s’ils ne se noient pas dans la manœuvre de voiliers sans skipper, au moins ils en reviendront plus courageux.
(1) Je reconnais avoir hier pris quelques libertés avec la pensée de Laborit : son objectif est de préserver non pas la vie mais la liberté ; reste que l’un ne va pas sans l’autre.
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