Poissons morts / Qui descendez le cours des fleuves / Poissons morts/
[…] Allez donc dire aux moissonneuses / Poissons morts / Que la graisse de mitrailleuse / N'est pas la brillantine des dieux…
Paroles: Étienne Roda-Gil. Musique: Julien Clerc 1973
Une fois n’est pas coutume : nous reprenons aujourd’hui presque à l’identique une citation déjà donnée le 1er avril, en raison d’un commentaire dont le sérieux laissait à désirer
1973… L’anarchiste Roda-Gil écrit cette chanson pour fustiger la guerre et les atrocités que les hommes commettent, y compris contre leur environnement.
Et aujourd’hui, en 2008, que reste-t-il de ce combat pour l’anarchie ? Où sont ces farouches combattants de la paix et de l’indépendance, qu’ont-ils fait de leurs drapeaux noirs, où sont leurs communautés ? Hélas…
Ce qui reste vivant, c’est la dénonciation de la destruction de l’environnement. Ce ne sont même plus les poissons que nous faisons mourir : ce sont les humains qui mangent ces poissons. Et il ne s’agit pas des indiens ou des africains ; les habitant des rives du Rhône (1) font très bien l’affaire…
1973 : on croit encore en l’utopie de la paix imposée par ceux qui souffrent de la guerre contre les marchands de mitrailleuses. On fait comme si on ne savait pas que les premiers à prendre la Kalachnikov sont précisément les plus pauvres et les plus fugitifs. Combat dévoyé du dynamiteur de radar routier qui se présente comme révolutionnaire…
Aujourd’hui, on ne peut plus.
Alors, il nous reste le combat pour la planète, le poissons mort de Roda-Gil n’est plus un symbole : il est une réalité, et la graisse de mitrailleuse a été remplacée dans nos préoccupations par l’huile de friture qui vient remplacer dans nos moteurs le diesel hors de prix…
Quel micmac… en réalité, les poissons sont bien content que les pécheurs soient en panne de diesel : pendant ce temps, les chaluts restent à quais.
(1) Les polychlorobiphényles (PCB), ça vous dit quelque chose ?
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