Perrette là-dessus saute aussi, transportée : / Le lait tombe : adieu veau, vache, cochon, couvée.
La Fontaine – Perrette et le pot au lait.
Dans la série : les fables de La Fontaine qu’il vaut mieux ne pas faire apprendre à nos enfants, voici Perrette et le pot au lait.
D’abord, relisez je vous prie cette fable dont vous avez peut-être oublié le contenu.
Maintenant dites-moi si Perrette ne manifeste pas l’esprit d’entreprise le plus sympathique qui soit.
- Quoi ? Voilà cette jeune femme, soucieuse de retour sur investissement, ayant un plan de développement pour son entreprise, et de surcroît animée de la volonté de faire fructifier son travail, qui est ridiculisée pour écervellement, et en plus menacée d’être battue par son mari ! Notez que je n’insiste même pas comme je pourrais le faire sur le fait qu’elle a trouvé un marché porteur : celui de l’agroalimentaire.
Alors on me dira : ce que La Fontaine fustige, c’est que Perrette n’intègre pas le facteur risque dans son projet d’entreprise. Soit, mais avouez qu’au XVIIème siècle, les assurances pour perte d’exploitation, il ne devait pas y en avoir beaucoup.
Vous croyez peut-être que je badine ? Pas du tout. Car le pire est à venir.
Au nombre des châteaux en Espagne, La Fontaine met les rêveries de pouvoir : « je vais détrôner le Sophi ; /On m'élit roi, mon peuple m'aime ; /Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant ». Autrement dit, faire fructifier son travail et rêver qu’on devient roi, c’est exactement la même chose, c’est aussi improbable, ou du moins ça ne dépend pas plus de ma volonté. Seule la « fortune » permet d’accéder à la fortune.
C’est à vous décourager de travailler plus.
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