Nier en criant est encore une sorte d'aveu puisqu'on ne crie pas en face de l'indifférence.
Lars Gyllensten – Infantilia
Eviter la banalité dans l’évocation d’une citation, c’est souvent s’y reprendre à deux fois (ou plus) pour la lire.
Car la première réaction face à cette citation, c’est de considérer que l’on y parle de l’excès de force de la voix, quand la force des idées est défaillante. Un peu comme dans les mails on emploie les MAJUSCULES pour accentuer une pensée qui ne s’impose pas d’elle-même.
Mais relisons la citation du jour : on ne crie pas en face de l'indifférence. Il ne s’agit pas de la réaction de l’interlocuteur : l’indifférence dont on parle n’est pas la sienne ; elle n’est pas non plus la notre – bien évidemment. Non, je dirais plutôt que l’indifférence serait celle de l’insignifiance. Il s’agit de propos qui laissent indifférent.
Si je crie pour repousser une accusation par exemple, c’est que celle-ci n’est pas insignifiante, c’est qu’elle me touche – comme on dit : il n’y a que la vérité qui blesse. C’est alors qu’elle est un aveu, un indice de l’importance prise pour moi par cette attaque. Ne pas protester en criant, c’est faire comprendre que l’accusation dont on est l’objet est réellement sans importance.
On peut dire alors que la réponse est plus instructive que l’attaque, puisqu’elle donne un indice valable de la réalité du sujet mis en question.
Bien sûr, nous autres en France, nous pensons aux rumeurs dont la vie privée de Notre-Président a été récemment l’objet (1). Et combien nous avons tous été frappés de la réaction des conseillers du Président – et jusqu’à son épouse : en voilà qui ont crié très fort…
On s’est dit « Tiens, mais c’est donc si important ? On n’avait pas remarqué… »
(1) Rumeurs relayées il faut le dire par les medias américains
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