Noir c'est noir / Il n'y a plus d'espoir / Oui gris c'est gris / Et c'est fini, oh, oh, oh, oh
Noir c'est noir – Johnny Hallyday (paroles et vidéo)
Rejetez le noir, et ce mélange de blanc et de noir qu'on nomme le gris. Rien n'est noir, rien n'est gris. Ce qui semble gris est un composé de nuances claires qu'un oeil exercé devine.
Paul Gauguin
Noir c'est noir … Gris c'est gris….
N’en déplaise à notre idole nationale, le gris n’est jamais triste ni monotone, à moins qu’il ne soit un mélange de noir et de blanc.
Peut-être vaudrait-il mieux préciser qu’il n’y a pas un seul gris mais deux : outre celui qui résulte du mélange de blanc et de noir, il y a celui qui est composé de nuances claires. Ce qui est l’occasion de repérer que Gauguin nous parle non de couleur mais de valeur. Il y aurait donc toujours une dominante-couleur qui différencierait un gris d’un autre : du gris-rose, du gris-vert, du gris-bleu, etc…
Bon, ça on l’admet facilement. Mais Gauguin va nettement plus loin : rien n’est noir, dit-il, signifiant ainsi qu’il en va du noir comme du gris : c’est une valeur qui doit résulter du mélange des couleurs. Evidemment, c’est vrai ; c’est même ce que me dit mon imprimante quand faute de noir, elle me propose de continuer l’impression en mélangeant les autres couleurs. C’est vrai mais en même temps on se dit que le noir est une valeur absolue, et que tout noir doit se confondre avec n’importe quel autre.
Regardons un tableau de Gauguin, par exemple cette Vision après le sermon ou La Lutte de Jacob avec l'Ange. 1888. (1)) : certes le noir y est « intense », et on pourrait peut-être lui superposer un autre noir qui lui ressemblerait comme deux gouttes d’eau. Mais il n’est pourtant pas n’importe quel noir : ici, il sert à faire flamber les autres couleurs. Sans sa brillance le tableau devient une impression monochrome et fade : c’est ça qu’il faut rejeter.
(1) Voir la lettre de Gauguin à Vincent Van Gogh
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