Il y a une sexualité qu'on ne peut vivre que sous alcool. Boire, c'est ça aussi : c'est accueillir ce qui devait rester caché. De notre propre désir.
Virginie Despentes – Les Jolies choses
La modification de l'humeur est ce que l'alcool peut offrir de plus précieux à l'homme […]. L'humeur enjouée, d'origine endogène ou toxique, abaisse les forces d'inhibition, la critique en particulier, et rend par là de nouveau abordables des sources de plaisir dont la répression fermait l'accès.
Freud (Citation du 17 novembre 2007)
Vive l’alcool ! Voilà deux citations qui ne respirent pas la bien-pensance !
Faut-il faire l’éloge de l’alcool ? Et pourquoi pas celle de la drogue ? Car, de fait c’est bien à cela que pense Freud en évoquant l’origine toxique de la deshinibition.
Je veux considérer plus particulièrement la citation de Virginie Despentes, parce qu’elle met à jour quelque chose d’important : le désir (sexuel ici) comporte une partie appelée à demeurer cachée. Satisfaire son désir, c’est donc nécessairement transgresser des limites. L’alcool est cet adjuvant qui permet de sauter la barrière – et voilà tout.
Ce n’est donc pas le moyen de transgresser qui importe, mais bien qu’il n’y ait pas de jouissance sans transgression.
Comment justifier ces limites ? Pourquoi imposer des barrières si on ne peut vivre – pleinement vivre – sans les passer ? Ici un bref retour à Freud s’impose : la civilisation n’a pu s’édifier que sur le renoncement à certaines de nos pulsions. Il y a contradictions entre la libido – ou les pulsions jumelles eros/thanatos – et la vie sociale qui se trouve imposée par les contraintes de l’existence biologique.
La preuve en est que dès que ces contraintes disparaissent, alors les freins sur la satisfaction du désir disparaissent également.
Il n’est que d’observer la vie privée de nos dirigeants politiques…
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