Monday, April 26, 2010

Citation du 26 avril 2010

Le public n'a pas besoin de nouvelles pensées. Ce qui vaut le mieux pour le public, ce sont les bonnes vieilles pensées reconnues qu'il a déjà.

Henrik Ibsen – Un Ennemi du peuple


Oui : Ibsen a raison, tous les medias actuels le prouvent eux qui moulinent inlassablement les mêmes informations, les mêmes ides, les mêmes louanges et les mêmes indignations.

Qu’on ouvre les micros des radios à tous ces gens qui n’ont rien à dire, rien de neuf du moins et dont le seul intérêt réside dans la passion qu’ils y mettent (coups de cœur – coup de gueule), et nous voilà édifiés.

Alors que dire ? Hé bien que, justement, pour respecter le public il ne faut pas lui donner ce dont il estime avoir besoin. Car si on le fait, alors certes il sera content – content avec les bonnes vieilles pensées reconnues qu'il a déjà.

Seulement, comment lui faire mordre à toutes ces idées qui le dérangent, remplacer les poncifs qui le rassurent par des thèses qui risquent de le scandaliser ?

On trouve chez Platon (dans la République je crois, mais je n’ai pas vérifié) une comparaison entre l’absorption du savoir et celle des médicaments. Les médecins dit-il ont l’habitude de mettre du miel sur le bord de la coupe où se trouve un médicament lorsque celui-ci est amer. Il est vrai que Platon ajoute aussitôt, que s’agissant du savoir, il mettrait de l’aloès sur le bord de la coupe pour en écarter tous ceux qui n’apprennent que poussés par le plaisir immédiat.

Bon, admettons que Platon soit un vieux réac. Reste que la question posée est celle de la vulgarisation : quel sucre donner qui fasse aussi passer la potion amère ?

Voyez le cas de la philosophie : il y a de plus en plus de gens qui font des émissions télé pour divulguer l’esprit philosophique. On voit en ce moment la petite fille de Louis De Funès – portée par la célébrité de son illustre grand père mais aussi agrégée de philo – le faire sur France 5 ; et aussi le beau Raphaël Enthoven… porté par qui vous savez.

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