L'amour de la justice n'est pour la plupart des hommes que la crainte de souffrir l'injustice.
La Rochefoucauld – Maximes
Celui qui doit donc mépriser le plus la justice est celui qui est au-dessus des lois, parce qu’il ne redoute pas pour lui-même l’injustice ; il s’agit du Souverain qui pourtant est censé la faire régner…
Cette critique est-elle imparable ?
On doit d’abord remarquer que ce qu’on critique, ce n’est pas la justice, mais l’amour de la justice.
On observe aussi que l’amour dont parle La Rochefoucauld est d’abord l’amour de soi-même – comme il est dit dans les Evangiles : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Peut-on refuser d’obéir au commandement de l’Evangile ?
Donc, en protégeant les autres, je songe d’abord à me protéger moi-même.
Reste qu’on peut se demander pourquoi le justicier devrait être un amoureux de la justice ? Après tout, il pourrait bien être un fonctionnaire, ou bien un institutionnel. (Comme Saint-Louis rendant la justice sous son chêne.)
--> Mais, la question essentielle est d’abord celle de notre rapport aux valeurs : devons-nous aimer le Bien, ou le Juste, pour le réaliser ?
Kant disait que les valeurs doivent nous inspirer du respect et que nous nous inclinons devant elles parce que le respect nous nous sentons inférieurs à elles.
Dès lors, si on accomplit la justice, c’est par respect pour elle, c’est-à-dire par devoir, non par amour.
Alors l’égoïsme ne peut être de la partie.
Cette critique est-elle imparable ?
On doit d’abord remarquer que ce qu’on critique, ce n’est pas la justice, mais l’amour de la justice.
On observe aussi que l’amour dont parle La Rochefoucauld est d’abord l’amour de soi-même – comme il est dit dans les Evangiles : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Peut-on refuser d’obéir au commandement de l’Evangile ?
Donc, en protégeant les autres, je songe d’abord à me protéger moi-même.
Reste qu’on peut se demander pourquoi le justicier devrait être un amoureux de la justice ? Après tout, il pourrait bien être un fonctionnaire, ou bien un institutionnel. (Comme Saint-Louis rendant la justice sous son chêne.)
--> Mais, la question essentielle est d’abord celle de notre rapport aux valeurs : devons-nous aimer le Bien, ou le Juste, pour le réaliser ?
Kant disait que les valeurs doivent nous inspirer du respect et que nous nous inclinons devant elles parce que le respect nous nous sentons inférieurs à elles.
Dès lors, si on accomplit la justice, c’est par respect pour elle, c’est-à-dire par devoir, non par amour.
Alors l’égoïsme ne peut être de la partie.
1 comment:
« Dès lors, si on accomplit la justice, c’est par respect pour elle, c’est-à-dire par devoir, non par amour. »
Hummm… Il y a de l’amour de soi, certes, mais de son prochain aussi. Comment est-ce possible de se « réjouir » des injustices. Posséder un pouvoir, si minime soit-il est un privilège.
Avoir UN privilège, être privilégié-e- c’est en principe parce ce que nous portons en nous un savoir .Le savoir ne nous « absout » pas de la condition humaine. Enfin, c’est mon avis et j’ajoute que lorsque l’on a été victime de despotes, la prise de conscience doit faire son chemin…
A+F’(ERVIATC)
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