Labor omnia vincit improbus (« Un travail acharné vient à bout de tout »)
Virgile – Géorgiques livre 1
Vu à Genève
Le travail… Depuis quand travaillons-nous, nous les hommes ? Depuis le péché originel, la faute d’Adam et d’Eve ? Oui, bien sûr.
Mais avant ? Nos ancêtres fondateurs ne travaillaient-ils pas, dans leur merveilleux jardin d’Eden ? Certes : ils travaillaient peut-être, mais ils ne connaissaient pas le labeur, celui qui doit vaincre les résistances de la nature, disposée à la stérilité par la volonté de Dieu (Genèse, 3, 17).
- Or, voilà que Virgile, nous le dit également : c’est la volonté de Jupiter qu’il en soit ainsi. « Le Père des dieux lui-même a voulu rendre la culture des champs difficile, et c'est lui qui le premier a fait un art de remuer la terre, en aiguisant par les soucis les cœurs des mortels et en ne souffrant pas que son empire s'engourdît dans une triste indolence. »
On comprend alors que ce n’est pas tout à fait la même chose : alors que dans la Bible, le travail est une triste nécessité destinée à nous faire expier la Faute, chez Virgile, le travail est fait aussi pour transformer le travailleur, pour en faire un homme plus fort, plus intelligent, plus courageux. Chez Virgile, le gai laboureur qui part le matin en chantant n’a rien de commun avec celui de la Bible, penché sur le sillon qu’il arrose de sa sueur – sillon qui ne produira pour lui que l’« épine et le chardon ».
Je retiens que le travail pour ne pas être un labeur digne d’un animal domestique doit produire quelque chose en plus du pain quotidien : il doit produire aussi l’homme.
Entendu comme ça, alors oui : je veux bien travailler, et même au-delà de l’âge de la retraite.
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(1) Maurice Rat traduit : Tous les obstacles furent vaincus par un travail acharné – lire ici.
(Improbus : ce qui est de mauvaise qualité, de mauvaise réputation, malhonnête)
1 comment:
oui le travail doit produire l'homme aussi.
belle journée jean pierre
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