Le monde, quelle riche école buissonnière quand on sait comment l'appréhender !
Gaëtan Brulotte – L'emprise (1)
L’étonnement comme le disait Descartes est le premier geste du philosophe.
--> Ici, par exemple, qu’on puisse apprendre dans la vie – dans le monde – aussi bien et même mieux qu’à l’école.
Mais avant cela peut-être faudrait-il s’étonner de cette évidence : l’école buissonnière est déjà – ou encore ? – une école. Que le gamin, qui va courir dans les champs au lieu de prendre le chemin de l’école, fréquente en réalité une autre école, qu’il apprend dans la nature ce qu’il n’aurait pas appris à rester penché sur son cahier, à écrire avec son porte-plume et son encre violette. Ce qu’il apprend ? Que les petits oiseaux font leur nid de telle façon, que les poissons fréquentent les trous sous les rochers ; et que les bergères…
On m’a compris : l’école buissonnière c’était bon du temps de Jules Ferry. Aujourd’hui, qui donc fréquente une telle école ? Quand un gamin ne veut pas aller en classe, il se fait porter malade, et dès que les parents sont partis travailler, il s’installe sur le canapé du salon avec sa PS3. Il est Mark Evans, capitaine et gardien de but de l’équipe Raimon, accompagné d’Axel Blaze, le redoutable attaquant, ils viennent de gagner le Tournoi « Football frontier ». Alors que Mark et son équipe s’apprêtent à recevoir un accueil triomphal lors de leur arrivée à l’école Raimon, ils découvrent leur collège en ruine…
Ah bon ? Alors on sèche l’école pour retourner au collège via l’écran de la télé ?
Que nenni ! Il s’agit nous dit la notice, de sauver la planète en gagnant le match : ça a quand même plus de classe – sans jeu de mot, bien sûr.
Alors, oui : on peut regretter le temps de l’école buissonnière, temps précieux puisque, même obligé de rester entre les quatre murs de la classe, l’enfant pouvait s’enfuir avec l’oiseau lyre.
Le rêve est resté, me direz-vous ? Oui, mais l’oiseau lyre s’est envolé, remplacé par Axel Blaze.
Et ça, c’est pas classe.
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(1) Que nos amis québécois me le pardonne, mais je ne sais rien – absolument rien de Gaëtan Brulotte, sauf cette citation péchée sur le net. Si quelqu’un qui lit ce Post en savait un peu plus, merci de le faire connaitre.
5 comments:
Gaëtan Brulotte, un gentil ;-) ...
j'ai trouvé ça:
http://www.gbrulotte.com/fr/presentation/index.xhtm
Plus de buissons, plus d'école buissonnière :-( ! l'école bétonnière; pas drôle !
Bonne journée
F'(eystm)
j'aimais tellement l"école que j'aurai plutôt la maison buissonnière que l'école buissonnière.
le parallèle avec aujourd'hui est terrible
quand on sait ce nombre incalculable d'enfant et de jeunes gens perdus sans les études j'en ai mal au ventre.
Que faire ,
Merci pur l'adresse : ça fait plaisir de constater que cet homme existe réellement !
Des jeunes gens perdus dans leurs études, j'en ai connus. Il faudrait même parler de violences scolaires - en entendant par là : violences pédagogiques.
Que faire ?
Je ne sais pas... Peut-être recruter des enseignants exclusivement sur la base d'un stage pratique. Je veux dire, que l'enseignement, ça ne s'apprend pas tout à fait dans les facs : il y en a qui ont ça dans le sang et d'autres pas.
Un exemple tout bête : comment faire la classe quand on a une voix de fausset qui déchire le tympan ? Et dire que dans les IUFM - du temps où ils existaient - il n'y avait même pas d'orthophonistes.
Sur Wikipédia aussi
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ga%C3%ABtan_Brulotte
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