Citation du 19 février 2013

La réciprocité est un mystère.

Miss.Tic – Expo secret d’atelier

La réciprocité, un mystère ? Mais non ! Voyez le pochoir de Miss.Tic : le garçon et la fille sont parfaitement synchronisés à ce qu’on devine. Mais ça, c’est l’effet des hormones qui se déversent à flot dans leur organisme : testostérone, œstrogène, progestérone etc… et allez donc !

Quoique… Ce qu’on évoque ainsi, n’est que d’ordre sexuel : moi je crois qu’il y a un tout autre mécanisme à l’œuvre dans la réciprocité de l’amour.

Si la réciprocité est un mystère, c’est parce qu’elle ne renvoie à rien de réellement visible.

Le garçon et la fille sont entrain de danser, mais leur attitude n’évoque aucun attouchement : pas de caresses coquines, pas de baisers gloutons. La réciprocité, on la trouvera plutôt au niveau des sentiments et des émotions dont l’intensité, la nature et l’intention seront supposées être les mêmes.

C’est là que se trouve le mystère : la réciprocité qui n’est pas fusionnelle (puisqu’elle implique l’existence de deux êtres distincts) révèle la capacité à deviner l’intime de l’autre et à le faire jaillir en soi (ce qui va au-delà de l’empathie). Comment est-ce possible ? D’autant que le passage par la représentation de ce qui se passe en l’autre n’a pas le temps d’exister, la réciprocité étant jaillissement immédiat d’un sentiment exactement identique à celui qu’éprouve l’autre : aimer, c’est être le miroir de l’autre.

- Changeons d’exemple. Vous avez un petit bébé (même à 3 semaines, ça marche). Vous le prenez sur vos genoux : il vous regarde. Vous lui souriez : il vous sourit. Comme devine-t-il qu’à un sourire on répond par un autre sourire ? Comment sait-il même ce qu’il faut faire pour sourire ?

Ces questions ne sont pas oiseuses, la science les a posées, et elle les a résolues par la découverte des neurones miroirs (1) : votre bébé n’a pas besoin de se dire : « Tiens, mais c’est mon Papa qui me sourit : je vais lui répondre. » car le grosse et moche dame qui lui fait risette dans le bus obtient le même résultat (même si vous en êtes déçu). Simplement il a vu le sourire et cette perception a enclenché l’activation des neurones nécessaires pour produire un sourire.

Revenons à notre couple missticien qui s’enlace tendrement : c’est par l’acte même du bras qui enlace la taille de la fille que la main de celle-ci se prépare à glisser sur la nuque du garçon.

Il parait qu’il y a aussi des neurones écho : Je t’aime mon amour. – Je t’aime aussi…

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(1) « Les neurones miroirs désignent une catégorie de neurones du cerveau qui présentent une activité aussi bien lorsqu'un individu (humain ou animal) exécute une action que lorsqu'il observe un autre individu (en particulier de son espèce) exécuter la même action, ou même lorsqu'il imagine une telle action, d'où le terme miroir. » Lire la suite ici