Tuesday, February 05, 2013

Citation du 6 février 2013



Proportionner la jouissance à l'effort et l'assouvissement au besoin.
Victor Hugo – Les Misérables
L’effort, nous l’avons vu hier, est la condition de l’estime et du respect de soi.
Mais bof… Ce que je voudrais avoir, ce n’est pas tant le respect, mais le bonheur. La vie du saint, avec ses efforts pour mériter le Paradis, très peu pour moi. Même si pour être heureux je devais vivre en pourceau – eh bien pourquoi pas ? Allons-y ! Trainons-nous dans la fange.
… Ou alors, écoutons Victor Hugo : pour être heureux, il suffit que je sois comblé par ce que la réalité m’apporte. Ce qui suppose, comme le disait  Descartes, que du coup je sache limiter mon attente : « Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l'ordre du monde » (1)
Reprenons donc : ce qu’on doit chercher, c’est seulement la jouissance qu’on peut se donner à soi-même et limiter notre assouvissement juste au niveau de nos besoins.
La différence avec la morale des pourceaux, c’est qu’on ne peut jouir que dans l’effort et non dans l’inaction ou la paresse. La vraie jouissance est non seulement celle qu’on obtient par son mérite personnel,  mais encore celle qui culmine dans le plein emploi de nos capacités.
Mais il y a plus : les pourceaux sont-ils heureux ? Sans doute pas, parce que, loin de se limiter à la satisfaction de leur besoin, ils sont dans la logique du désir – c’est-à-dire du « Toujours plus ! ». Par exemple, si je suis heureux d’avoir fait hier la fête, mon bonheur ne peut se poursuivre aujourd’hui que dans une autre fête, plus grande, plus intense, plus explosive encore que la précédente.
--> Ce qui est impossible, et ce qu’on ne visera pas si on recherche l’assouvissement uniquement dans la satisfaction de nos besoins.
A suivre…
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(1) Descartes – Discours de la méthode  (3ème partie)

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