La santé est la vie dans le silence des organes.
René Leriche (1937)
La plus grande
partie du corps ne parle que pour souffrir. Tout organe qui se fait connaître
est déjà suspect de désordre. Silence bienheureux des machines qui marchent
bien.
Paul Valéry –
Cahiers I
[Ces deux citations sont reprises du Post du
19 septembre 2012]
Il s’agit de relier l’extérieur de notre corps – du moins
ce que nous considérons comme tel, par exemple quand nous disons que celui-ci
ou celle-là a un « beau corps » – à son l’intérieur : à savoir
tout ce qui est enveloppé/caché sous notre peau. En fait, rien de ce qui se
passe en dessous ne nous intéresse – mieux même : pour nous, ça
n’existe pas. Du moins quand on est en bonne santé puisque la santé est la vie dans le silence des
organes.
Néanmoins, certains organes n’affleurent-ils pas ici ou
là, comme nos yeux et nos oreilles ? Et d’autres sont bien évidemment
reliés à tout un tas de machins à l’intérieur de nous : comme notre bouche,
notre anus (beurk !) – et nos organes génitaux.
Nos organes génitaux : nous sommes en admiration
devant ces splendeurs de notre corps – surtout nous, les messieurs ! – et
nous voulons croire qu’ils se suffisent à eux-mêmes. Certains – toujours les
messieurs – donnent un petit nom affectueux à leur grand et majestueux
phallus ! Quant au sexe des dames, nous – toujours les messieurs !!!
– leurs donnons des noms plus poétiques les uns que les autres, comme Aragon pour
Irène (1).
Seulement voilà : ces merveilles de la nature ne
fonctionneraient pas sans plein de trucs compliqués et peut-être pas très
appétissants qui en sont, tapis dans le secret de l’abdomen, le prolongement …
à moins que ce soient nos organes génitaux extérieurs qui en soient
l’aboutissement ?
Qu’on examine cette belle illustration (due à un auteur
dont j’ai perdu le nom – qu’il veuille bien m’en excuser) : on voit bien
le mal qu’il faut se donner pour rendre tout ce bazar esthétique !
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(1) « Et maintenant, salut à toi, palais rose,
écrin pâle, alcôve un peu défaite par la joie grave de l’amour, vulve dans son
ampleur à l’instant apparue. Sous le satin griffé de l’aurore, la couleur de
l’été quand on ferme les yeux. »
Louis Aragon – Le con d’Irène
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