Monday, November 11, 2013

Citation du 12 novembre 2013



La santé est la vie dans le silence des organes.
René Leriche (1937)
La plus grande partie du corps ne parle que pour souffrir. Tout organe qui se fait connaître est déjà suspect de désordre. Silence bienheureux des machines qui marchent bien.
Paul Valéry –  Cahiers I
[Ces deux citations sont reprises du Post du 19 septembre 2012]
Il s’agit de relier l’extérieur de notre corps – du moins ce que nous considérons comme tel, par exemple quand nous disons que celui-ci ou celle-là a un « beau corps » – à son l’intérieur : à savoir tout ce qui est enveloppé/caché sous notre peau. En fait, rien de ce qui se passe en dessous ne nous intéresse – mieux même : pour nous, ça n’existe pas. Du moins quand on est en bonne santé puisque la santé est la vie dans le silence des organes.
Néanmoins, certains organes n’affleurent-ils pas ici ou là, comme nos yeux et nos oreilles ? Et d’autres sont bien évidemment reliés à tout un tas de machins à l’intérieur de nous : comme notre bouche, notre anus (beurk !) – et nos organes génitaux.
Nos organes génitaux : nous sommes en admiration devant ces splendeurs de notre corps – surtout nous, les messieurs ! – et nous voulons croire qu’ils se suffisent à eux-mêmes. Certains – toujours les messieurs – donnent un petit nom affectueux à leur grand et majestueux phallus ! Quant au sexe des dames, nous – toujours les messieurs !!! – leurs donnons des noms plus poétiques les uns que les autres, comme Aragon pour Irène (1).
Seulement voilà : ces merveilles de la nature ne fonctionneraient pas sans plein de trucs compliqués et peut-être pas très appétissants qui en sont, tapis dans le secret de l’abdomen, le prolongement … à moins que ce soient nos organes génitaux extérieurs qui en soient l’aboutissement ?
Qu’on examine cette belle illustration (due à un auteur dont j’ai perdu le nom – qu’il veuille bien m’en excuser) : on voit bien le mal qu’il faut se donner pour rendre tout ce bazar esthétique !
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(1) « Et maintenant, salut à toi, palais rose, écrin pâle, alcôve un peu défaite par la joie grave de l’amour, vulve dans son ampleur à l’instant apparue. Sous le satin griffé de l’aurore, la couleur de l’été quand on ferme les yeux. » Louis Aragon – Le con d’Irène

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