Je n'aime pas le son de la harpe... On dirait deux
squelettes en train de faire l'amour sur un toit en tôle ondulée.
Sir Thomas Beecham
Deux squelettes en
train de faire l'amour sur un toit en toile ondulée…. Sir Thomas – célèbre
chef d’orchestre anglais – savait sans doute de quoi il parlait en usant de
cette métaphore à propos de la harpe. Et pourtant… Qu’on se remémore le
concerto pour flute et harpe de Mozart (1) : en l’écoutant, essayez donc de voir deux
squelette en train de faire tinter leur os dans une étreinte amoureuse - et sur
un toit de tôle en plus…
Beecham ou pas, ce sont des balivernes et pas seulement
musicales. Car ce que je soutiens, c’est que pour imaginer des squelettes
entrain de copuler, on est forcé de les imaginer possédant encore quelque chair
accrochée ici ou là dans leur squelette.
Voyez par exemple ceci :
Wim Delvoye – Lick
(2001)
Les squelettes ont comme on le voit conservé leurs
langues, car comment les représenter s’embrassant sans cela ? A chaque
étreinte correspond nécessairement un peu de chair copulatrice, - comme les
langues dans le baiser et autre joyeusetés que je vous ai épargnées (mais que
vous retrouverez ici).
On le voit : il est impossible de se représenter
l’étreinte de squelettes sinon en utilisant le procédé de la radiographie.
Procédé qui a l’avantage d’éliminer toutes les apparences superficielles pour
laisser transparaitre les organes essentiels.
On dit que les Google Glass nous ouvriront l’accès à la
réalité « augmentée ». Mais ce qu’il nous faut, c’est la réalité
« diminuée ».
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(1) Écouter et voir ici – J’ai choisi cette vidéo non
seulement pour la qualité de l’interprétation, mais encore parce que le
harpiste est un homme, afin de dissiper le préjugé qui croit que seules les
femmes jouent de la harpe.
(2) Pour voir d’autres œuvres du même genre de Wim
Delvoye, voyez ici : vous constaterez que je ne vous ai pas proposé les
images les plus licencieuses dans cette série…
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