Accolade : C'est le baiser sans lèvres des hommes politiques qui ne s'aiment pas.
Jean-Michel Ribes
Sportifs se donnant l’accolade
On voit bien que Michel Ribes est français : car les
français ignorent tout de l’accolade, jusqu’au jour où un – ou une – étranger
(étrangère) lui en donne une. Et là on se trouve ridicule soit à repousser une
étreinte dont on ne comprend pas la nature, soit à tenter de donner une bise
sur une joue qui de dérobe. On est aussi ridicule que si on donnait un
baisemain en tentant de baiser réellement la main de la dame.
Moi je suis allé voir ce qu’en dit le TLF : [A l’origine, l’accolade] consistait à embrasser quelqu'un en lui
passant les bras autour du cou, en vue de lui conférer, dans la cérémonie de
l'adoubement, le titre de chevalier. Issue de cette origine médiévale, ce
sens de l’accolade s’est conservé de nos jours dans les cérémonies de remise de
décoration comme celle de la Légion d’honneur – Bien. Mais alors pourquoi
s’est-elle répandue un peu partout (du moins dans le monde anglo-saxon) ? L’accolade nous dit-on, est destinée à éviter des incidents liés à « des interactions physiques inappropriées".
Hum… C’est peut-être vrai, mais je trouve cela un peu banal et prosaïque.
J’aurais aimé que l’accolade conservât son caractère
d’adoubement, c’est-à-dire de reconnaissance de noblesse : dans ce cas, l’accolade
eut été réservée à ceux que l’on reconnaissait comme faisant partie de son
groupe, de son club ou de son quartier.
D’ailleurs quand je vois deux jeunes se saluer en de
serrant la main selon un protocole très compliqué et supposé cabalistique, on
voit bien que cette cérémonie d’adoubement qu’est l’accolade serait bien utile
– si seulement les hommes politiques ne la pratiquaient pas.
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