Une
certaine limite dépassée, il n'y a plus rien à dire, ni à faire, qui en vaille
la peine. Quand une jolie bouche de femme a dit " merde ", tout ce
qu'elle peut dire après semble fade. L'art, c'est de le dire le plus tard possible,
le grand art, peut-être.
Jules Renard
Ne
confondons pas le principe et son illustration. Ce qui compte ici c’est :
« Une certaine limite dépassée, il
n'y a plus rien à dire, ni à faire, qui en vaille la peine » et non
« Quand une jolie bouche de femme a
dit " merde ", tout ce qu'elle peut dire après semble fade. »
…Toutefois :
c’est cette illustration qui retient notre attention, et d’ailleurs Jules
Renard rebondit là-dessus : quand on
a dit Merde ! tout ce qui vient
après semble fade. Surtout si on est une femme et qu’on a une jolie bouche…
Seulement
voilà : des femmes qui disent Merde ! aujourd’hui, il y en a
des quantités et on n’y fait même plus attention : de telles grossièretés
sont démonétisées à force d’être répétées. Ce qui compte, c’est (pour reprendre
le principe de J. Renard) de savoir ce qui se passe une fois la limite
dépassée : comment trouve-t-on encore quelque chose à dire ?
Alors,
mesdames – comment allez-vous repartir de l’avant après avoir franchi cette
limite ?
- La
réponse la plus simple me semble être la suivante : les femmes, tout comme
les hommes, ont un domaine sémantique spécifique pour ce genre d’interjection,
et il est possible de créer la sensation en allant puiser dans le stock
d’injures spécifique au sexe opposé : Tu
commences à me casser les couilles ! s’exclament certaines
« jolies bouches ». Ça fait toujours son effet.
- Remarquons
que les femmes ont plus de chance dans ce domaine que les hommes qui seraient
seulement ridicules s’ils disaient : « Ça me ferait mal aux ovaires ! »
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